A mon avis, le député Kouadio Konan Bertin, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2015, va se rallier au candidat déclaré Essy Amara et non au candidat déclaré Charles Konan Banny. Qui vivra verra !
Je l’avais dit, il y a quelque temps, je le répète : si les « irréductibles » (l’expression n’est pas de moi, Lol) du PDCI veulent avoir une chance face au (futur) président-candidat unique du RHDP, Alassane Ouattara; ils doivent gagner le pari de leur propre candidature unique. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, ils n’auront pas le soutien de la machine du PDCI, ni celui des Bédiéistes de ce parti. Ils devront se contenter du soutien de ceux qui, comme Emile Constant Bombet, ont plus ou moins et par le passé, été en froid avec Henri Konan Bédié. Charles Konan Banny et Essy Amara : qui soutiendra qui ? En l’état actuel des choses, il n’est pas sûr que les deux hommes s’accordent sur une candidature unique de l’un au détriment de l’autre. Essy, 76 ans en 2020 et Banny, 78 ans en 2020, mènent là leur dernier combat politique, constitutionnellement parlant.
En clair, s’ils dispersent leurs voix, comme cela se dessine, il est certain que leur succès ne sera que médiatique, pas électoral. D’autant que tous les deux misent davantage sur les voix des supporteurs inconditionnels de Laurent Gbagbo. En ce qui concerne les pro-Gbagbo, il est clair qu’Affi N’Guessan va y aller, puisqu’il n’est pas sûr que les « frondeurs » (l’expression n’est toujours pas de moi) réussissent à le déboulonner de la présidence du FPI, du fait de leur erreur stratégique originelle qui a consisté à lui opposer une candidature irrégulière et par procuration de Laurent Gbagbo. Ces derniers porteront donc la candidature de leur champion, qui sera rejetée, au nom de la clause des médecins assermentés, introduite dans la constitution par nombre d’entre eux (ironie du sort), laquelle avait servi à un certain Tia Koné, dans l’invalidation de la candidature de Bédié en 2000. L’histoire est un recommencement…
Bref. A moins que la météo politique bouge d’ici octobre, je maintiens mon pronostic que Ouattara passera sans surprises, la présidentielle de 2015, certes avec un taux de participation moins élevé que celui de 2010. Et il devrait même passer dès le premier tour.
Petite précision au passage: en politique rien n’est durablement figé, pour dire que ceci n’est qu’une analyse prospective à l’heure où j’écris ces lignes. D’ici là, on verra vers où tangue le bateau de la popularité des uns et des autres, et on en jugera en temps opportun. Qui vivra verra !
André Silver Konan
Journaliste-écrivain
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