Côte d’Ivoire – L’avocat de Gbagbo confond Affi et consorts avec un autre document notarié hollandais

avocat koudou

« Gbagbo bénéficie de la présomption d’innocence et a le droit de briguer la présidence du FPI »

Son conseil persiste et signe. Laurent Gbagbo tient à sa candidature à la présidence du FPI et celle-ci est maintenue, ce d’autant que la signature que le candidat Affi met en doute est authentique. Au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée hier à la fondation Mémel Fôté aux II-Plateau, Me Sylvain Dacoury Tapi a brandi le procès verbal de comparution du notaire hollandais Robert Buurke. «Je suis l’avocat de Gbagbo ; c’est moi qui m’occupe de son dossier de candidature à la présidence du FPI. C’est moi qui, le 25 novembre 2014 était venu à Abidjan avec le document dans lequel il disait répondre à l’appel des fédéraux lui demandant de se porter candidat. Ce document était destiné au président du FPI, au président du comité de contrôle et aux signataires de l’appel de Mama.», a débuté Me Tapi «Mais, a-t-il poursuivi, «comme le candidat sortant Affi N’Guessan contexte l’authenticité de l’identité de la signature de on client, je suis encore revenu avec un autre document, le procès verbal de comparution que m’a remis le notaire. Il est destiné aux mêmes personnes. Je l’ai donc déjà remis aux concernés.»

Le PV donne le jour, l’heure et le lieu de la rencontre du notaire avec Gbagbo et dit comment il a pris sa déclaration et authentifié son identité et sa signature. Le conseil de Gbagbo a précisé que l’acte notarié bénéficie de la présomption d’authenticité. Si quelqu’un nie cette authenticité, c’est à lui d’apporter la preuve de la fausseté. Aussi, a-t-il avoué que traiter Gbagbo de faussaire porte atteinte à son honneur. Mais puisque le motif de sa candidature, c’est de ramener la paix et la cohésion au sein du FPI, il s’abstient de porter plainte contre ceux qui le traitent ainsi. Tout en soulignant que le dossier de candidature est différent de la réponse à l’appel de Mama Maitre Tapi a insisté que Gbagbo tient à sa candidature à la présidence du FPI et que par conséquent, celle-ci est maintenue. Il a également rappelé que Gbagbo n’est pour l’instant qu’un prévenu. Il bénéficie donc de la présomption d’innocence et a le droit de se porter candidat. Il a ajouté que son client a le même statut judiciaire qu’Affi malgré la liberté provisoire dont il bénéficie. Le parti fondé par Laurent Gbagbo est traversé depuis juillet 2014 par une crise suite au réaménagement du secrétariat général par son président. Plusieurs cadres du parti avaient publiquement dénoncé ce réaménagement : Simone Gbagbo incarcérée dans le Nord du pays, Alphonse Douaty, ancien détenu à la MACA, en liberté provisoire, Laurent Akoun, ancien secrétaire général du FPI. Il a fait 6 mois de prison, Tapé Kipré et Moïse Lida Kouassi. Un groupe de médiateur a tenté de régler la crise. Entre autres propositions de sortie de crise, un congrès. Les assises programmées pour la mi-décembre 2014. Le comité de contrôle chargé de recueillir les candidatures en a validé deux: celle de Gbagbo et celle d’Affi. Mais ce dernier contexte la candidature de son adversaire estimant que ce n’est pas lui qui s’est porté candidat et que la signature apposée sous le document de réponse à l’appel de Mama n’est pas de Gbagbo. Au comité de contrôle, il a donc demandé l’annulation de la candidature de son adversaire Il a été débouté. Il a ensuite saisi la justice ivoirienne. Celle-ci a décidé du report du Congrès et invalidé la candidature de Gbagbo. Le comité de contrôle a fait appel. Dans la foulée deux cadres du parti soutenant la candidature de Gbagbo ont été arrêtés pour des délits d’atteinte à la sûreté de l’Etat : Lida Kouassi et Assoa Adou directeurs de campagne de Gbagbo pour la course à la présidence du FPI. L’un à quelques jours de la date fixée pour le congrès et l’autre, juste après le report. Beaucoup d’observateurs y voient une manœuvre du régime pour neutraliser deux têtes fortes pro-Gbagbo. C’est dans ce contexte que Me Sylvain Dacoury Tapi est arrivé. Il relance un débat qui n’est plus seulement interne au FPI en ce sens que le sujet ne laisse pas différent tous les cercles pro ou anti Gbagbo, d’Abidjan à la Haye en passant par Paris, Bruxelles et New-York.

Avec le Quotidien d’Abidjan

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.