Par Lepoint.fr – Nicolas Sarkozy remporte le prix du menteur en politique. Cette distinction « décernée avec humour » par un jury de spécialistes du « fact-checking, » est censée « inciter les politiques à moins mentir ».
Nicolas Sarkozy a multiplié les mensonges lors de sa campagne pour la présidence de l’UMP. © JK/RC / AFP.
Par Hugo Domenach
Créé à l’initiative du politologue Thomas Guénolé, le prix du menteur en politique est « décerné avec humour » par un jury composé de journalistes, notamment spécialisés en « fact-checking » politique. Il vise à « inciter la classe politique à moins mentir », « sensibiliser le journalisme politique à l’importance du fact-checking » et « encourager le grand public à vérifier la véracité de ce que dit le personnel politique ». La distinction est remise chaque début d’année, pour les mensonges politiques de l’année précédente. Le prix 2014 est ainsi décerné en février 2015.
« Poker menteur raté »
Nicolas Sarkozy a été désigné plus grand menteur de l’année 2014 pour ses 17 mensonges répétés en boucle dans ses meetings pendant la campagne pour la présidence de l’UMP. Mais le mari de Carla Bruni n’a pas été le seul à mentir en 2014. Des prix spéciaux ont également été attribués à ses pairs. L’ancien ministre Jérôme Cahuzac remporte le prix spécial du jury, « pour l’ensemble de son oeuvre ». Jean-Pierre Jouyet remporte le prix Un certain regard, pour sa partie de poker menteur ratée dans l’affaire Jouyet-Fillon, « car démentir son propre démenti repousse les limites de la créativité mensongère ». Guillaume Peltier remporte le prix Jeune Espoir, pour ses mensonges « sur le coût des syndicats, sur les retraites et, sorte de mise en abîme, quand il s’est servi de la rubrique Décodeurs du Monde pour faire de l’intox ».
D’autres hommes et femmes politiques étaient nominés : Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet (en tandem) pour l’ensemble de leurs mensonges pendant la campagne municipale parisienne ; Brice Hortefeux pour avoir dit à tort que l’Observatoire national de la délinquance constatait une augmentation globale de cette dernière ; Marine Le Pen pour son accumulation d’approximations et d’exagérations : sur le taux de chômage des étrangers, sur l’Europe et la mondialisation, sur les Français djihadistes, ou encore sur la déchéance de nationalité des djihadistes. Enfin, pour avoir prétendu que la délinquance était en baisse dans tous les pays développés sauf la France.
Dissimulations fiscales
Jean-Luc Mélenchon était finaliste pour son acharnement à nier mordicus l’évidence de son absentéisme au Parlement européen ; Florian Philippot pour avoir nié que le FN ait proposé de dérembourser l’IVG alors que Marine Le Pen s’est encore opposée en 2011 à son remboursement, et pour avoir dit que la France a armé les djihadistes ; François Rebsamen pour avoir triché sur les chiffres de la croissance ; Christiane Taubira pour avoir menti dans l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy. Thomas Thévenoud pour ses dissimulations fiscales révélées en septembre 2014 ; Manuel Valls pour avoir dit que « la gauche peut mourir » (alors qu’objectivement, il y aura toujours une gauche dans le paysage politique).
Le jury du prix était composé de Mélissa Bounoua, journaliste chez Reader (Slate.fr) ; Camille Dahan, productrice de Carrément Brunet (RMC) ; Alexandre Devecchio, animateur du FigaroVox (Le Figaro) ; Thomas Guénolé (président du jury), politologue, auteur du Petit Guide du mensonge en politique (éd. First, 2014) ; Samuel Laurent, responsable des Décodeurs (Le Monde) ; Cédric Mathiot, créateur de Désintox (Libération).
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