Les habitants de Nouin, village situé à 700 mètres du fleuve Cavally (frontière Côte d’Ivoire-Liberia) se sont réfugiés au foyer polyvalent de la sous-préfecture de Grabo, dans le sud-ouest ivoirien, au lendemain d’échanges de tirs près de ce fleuve, a affirmé dimanche le Chef de ce village.
« Les femmes, les enfants, tout le village est sorti pour aller à Grabo. Nous sommes en ce moment au foyer polyvalent » de la commune, a affirmé Sylvain Yébé, joint au téléphone par ALERTE INFO.
M. Yébé a annoncé qu’il était « en concertation » avec sa population pour un éventuel retour à Nouin dimanche, à la demande du sous-préfet, bien qu’il estime que « la sécurité n’est pas très stable. Les mêmes personnes peuvent revenir faire des dégâts ».
Selon une source sécuritaire sur les lieux, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, armée) ont échangé des tirs avec de présumés assaillants, concernant des individus suspects qui traversaient le fleuve Cavally.
M. Yébé a confirmé les tirs entendus dans la direction du Cavally mais a soutenu que les militaires « ont attaqué le village », assurant n’avoir aperçu personne samedi sur ce fleuve, où il fait des rondes tous les jours avec les jeunes pour prévenir d’éventuelles attaques.
« Ces hommes (Frci) sont rentrés au village. Dès qu’ils ont posé le pied, ils ont demandé à la population de se coucher par terre. Ils disent qu’on garde des rebelles dans nos forêts et on ne leur dit pas », a-t-il dénoncé.
Interrogé par les militaires, le chef de Nouin a signifié qu’il n’avait observé aucun mouvement suspect sur le Cavally. « Même des pêcheurs m’ont fait le point, disant qu’ils n’ont rien vu », a-t-il insisté.
« Moi le chef du village, ils m’ont agenouillé. Ils ont failli me tuer hier et ont commencé à tirer dans le village . (Les militaires). m’ont fait coucher au soleil pendant une heure », s’est indigné Sylvain Yébé, ajoutant toutefois avoir reçu « des excuses », après l’arrivée des « forces spéciales ».
La sous-préfecture de Grabo et les villages environnants ont plusieurs fois fait l’objet d’attaques d’individus armés provenant de la frontière, dont la dernière, le 10 janvier, a fait trois morts parmi lesquels on dénombre deux militaires.
Les militaires de Grabo reprochent aux populations de ne pas collaborer avec eux et les soupçonnent de « cacher » ceux qui attaquent leurs bases, ce qui n’est pas du goût des habitants.
Après la concertation avec leur chef, quelques habitants de Nouin ont commencé à regagner leur village aux environs de 14h, selon un témoin.
MYA
Par Manuella YAPI
Alerte info
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