Dans un communiqué de la présidence de la république transmis à la presse hier mardi 3 février 2015, les ivoiriens ont appris le limogeage du professeur Francis Wodié, président du conseil constitutionnel et son remplacement dans la foulé par le militant du RDR, Koné Mamadou. Dans un texte publié sur son compte Facebook, Stéphane Kipré, président de l’Union des Nouvelles Générations estime que Ouattara vient de confisquer le processus électoral.
Alassane Ouattara s’est débarrassé de l’encombrant Francis Wodié
«Alassane Ouattara s’est donc décidé à limoger le professeur Francis Wodié, président du Conseil Constitutionnel ! Les bruits couraient depuis fort longtemps mais nous n’y accordions pas trop d’importance estimant qu’il n’irait pas jusqu’à là. Ce limogeage du professeur Francis Wodié comporte plusieurs enseignements :
Le premier est qu’il ne faut jamais se rendre complice de la violation de la loi fondamentale de son pays, la constitution. En acceptant d’être président du Conseil Constitutionnel en violation des lois de notre pays, Francis Wodié, grand constitutionnaliste et juriste reconnu en Afrique et dans le monde perdait ainsi le peu d’estime que les Ivoiriens lui vouaient encore. En effet, le président du Conseil Constitutionnel est nommé pour un mandat de 6 ans et il ne peut être demis avant le terme de celui-ci mais Yao Paul N’dré a été limogé au risque de me répéter en violation de la constitution ivoirienne. Le Conseil constitutionnel présidé par Wodié était illégal comme celui que dirige maintenant Koné Mamadou. Quant à nous, notre démarche n’a pas variée d’un iota. Nous réaffirmons notre attachement indéfectible à la constitution de la Côte d’ivoire qui demeure notre boussole sur le chemin du combat pour la souveraineté de notre pays.
La deuxième leçon est que Ouattara vient de faire comprendre à Henri Konan Bédié qu’il ne lui est plus utile. A travers l’appel dit de Daoukro, Ouattara qui est foncièrement anti démocrate entendait étouffer la compétition électorale par l’émiettement du camp du président Gbagbo et l’assurance de l’électorat du PDCI. Les différentes velléités de candidatures qui se sont manifestées depuis lors au PDCI lui ont fait comprendre qu’il courait un grand risque qu’il vient de minimiser en nommant son militant et son ami Koné Mamadou à la tête du Conseil Constitutionnel après le limogeage de Francis Wodié.
Le troisième et dernier enseignement est pour nous partisans du président Gbagbo qui devons comprendre qu’il y a certains parmi nous qui veulent aller aux élections avec Ouattara en 2015 non pas pour le battre mais pour l’escorter. Dans le fond, personne n’est opposé aux élections mais quand on y va pour les gagner, on doit se battre pour obtenir des conditions libres et transparentes pour celles ci. Quand Ouattara s’arroge la Commission Electorale Indépendante (CEI), l’Institut National de la Statistique (INS) et enfin le Conseil Constitutionnel (CC), tout opposant sérieux doit s’y opposer fermement s’il ambitionne de remporter les élections et non faire de la figuration. Ceux qui y vont pour gagner et ceux qui veulent jouer les escortes n’ont pas la même démarche. Chaque ivoirien peut et doit s’en rendre compte.
En conclusion, Ouattara, conscient de son inéligibilité et de son impopularité vient ainsi de confisquer tout le processus électoral et prépare en complicité avec certains des nôtres, le plus grand hold-up que le monde démocratique n’a jamais connu. Les ivoiriens ont le devoir de ne pas se rendre complice de cette mascarade.
PSK »
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