Le président « statutaire » du Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo, l’ex Premier Ministre Affi N’guessan a été refoulé vendredi soir vers 21H30 TU à Yopougon (ouest d’Abidjan) par des militants de son parti qui l’ont hué, à son arrivée à la veillée funèbre de la mère de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo.
“On ne veut pas de lui ici, on ne veut pas le voir, c’est un voleur“, lançaient des militants, visiblement furieux, alors que le leader du FPI franchissait l’entrée de la place Ficgayo de Yopougon, qui abritait la cérémonie funèbre.
Face à l’acharnement des militants, Affi N’Guessan a dû rebrousser chemin avec son garde du corps, que des agents de sécurité – des militants également – accusaient de détenir illégalement une arme.
Angeline Kili, l’épouse d’Affi, ainsi que Marcel Gossio, cadre du FPI, et ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan, ont également été conspués et refoulés par les militants.
Le président statutaire du FPI fait face depuis plusieurs mois à un vaste mouvement de contestation au sein même de son parti, depuis l’annonce de sa candidature à la présidence du parti, contre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, incarcéré depuis trois ans à La Haye.
Fin novembre, M. Affi N’guessan en poste depuis 2001, avait déposé un recours sans succès auprès du comité de contrôle du parti, la structure chargée au sein du parti d’enregistrer et de valider les candidatures, pour invalider la candidature de son challenger.
Le 29 décembre 2014, la justice ivoirienne avait ordonné le retrait de la candidature de Gbagbo, pour n’avoir pas déposé une demande manuscrite selon les exigences du comité d’organisation du congrès. “Je suis candidat unique mais je ne m’engage pas dans une logique d’exclusion“, avait déclaré Affi N’guessan, après le verdict.
Un Comité Central du parti est annoncé pour le 7 mars 2015. Il devrait suspendre monsieur Affi N’guessan, rejeté par la plupart des bases du parti, de ses fonctions. Monsieur Affi N’guessan FPI estime que la candidature par procuration de Laurent Gbagbo à la direction du parti n’emporte pas l’adhésion de l’ex-chef de l’Etat.
Marguerite Gado, la mère de l’ancien chef d’Etat ivoirien, est décédée le 15 octobre 2014, à Yamoussoukro (capitale politique, centre ivoirien). Elle sera inhumée le 7 février.
Hervé Coulibaly avec agences et Alerte info
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