Le défilé des témoins ressemble bien à une pièce théâtrale dans laquelle les acteurs maîtrisent mal leur rôle. Les témoins qui se succèdent devant la cour d’assises pour identifier et confondre les proGbagbo qui seraient leursbourreaux se montrent incapables de les identifier. Hier jeudi 22 janvier, la cour a entendu tondé bonfils dit Vieux Guéré ou Vieux marin, emmanuel tano Kassi dit tchek au nombre des pro-Gbagbo accusés par la cour d’assises d’abidjan.
Contre ces deux, 13 témoins cités sont passés à la barre. mais 7 d’entre eux n’ont pu identifier les accusés contre lesquels ils sont censés faire des témoignages. Quand le président de la cour d’assises demande aux témoins de regarder dans le box afin de reconnaître leurs bourreaux, les fameux témoins avouent être incapables d’identifier ceux qui leur auraient fait du mal. «Je ne reconnais personne parmi les accusés. Ils étaient masqués et leur patron, un ancien sapeur pompier, se nomme Zagbayou et est un métis», laisse entendre sylla Lacina devant la cour. cComme lui, traoré souleymane ne peut dire exactement celui à qui il reproche des faits graves. «Il portait une cagoule. Je ne le reconnais pas», indique, pour sa part, Pauline méïté, une jeune dame. Boubakar traoré est de ce lot des témoins qui ne savent pas contre qui ils veulent livrer le récit des faits. Mêmes ceux qui parviennent à identifier les accusés laissent toujours les observateurs sur leur faim. Parce qu’ils racontent tout sauf dire avec précision qu’ils ont effectivement vu les accusés sur les faits.
Pour des gens poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’etat, atteinte à la défense nationale, on passe le temps à comprendre si tel ou tel autre accusé a fait des barrages d’autodéfense ou s’est montré hostile à une communauté ethnique autre que la sienne. Nulle part,on cherche à savoir comment les accusés ont tenté de porter
atteinte à la sûreté de l’etat ou à changer, par des moyens illégaux, l’ordre établi. Comme on le constate tous les jeudis au terme des audiences, le président de la cour a ordonné une suspension pour reprendre les débats lundi prochain.
Benjamin Koré
Notre Voie
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