Maitre Namory F. Dosso
Prisonniers politiques libérés et avoirs financiers dégelés au compte-goutte : Comment les otages du FPI sont devenus le TRESOR POLITIQUE de Ouattara et le RDR.
Après le vieux Gossio, on voulait restituer les fonds d’Affi N’Guessan qui fait un boulot « REMARQUABLE » pour Ouattara et le RDR. Mais dégeler ses comptes à lui seul serait trop flagrant et sauterait trop facilement à l’œil. Donc on profite pour en ajouter d’autres sur la liste. Ainsi, tambours battant, on fait du grand tapage médiatique, comme d’habitude, pour annoncer le dégel des comptes d’une poignée de personnes/personnalités dites « pro-Gbagbo ». Mais en vérité, ce sont les comptes des renégats Affi et consorts qu’on voulait vraiment dégeler.
Qu’est-ce qui empêchait Ouattara de dégeler les comptes de ces mêmes « pro-Gbagbo » en 2012, 2013 ou 2014 ? Qu’est-ce qui a changé et qui explique que cela arrive maintenant si ce n’est pour accompagner la libération des avoirs des traîtres comme Affi et compagnie ? Si Ouattara est tant subitement devenu un « saint », un homme épris de paix ou qui a envie d’une réconciliation vraie, pourquoi ne dégèle-t-il pas simplement tous les comptes illégalement gelés ? Pourquoi ne libère-t-il pas tous les prisonniers politiques abusivement, arbitrairement et capricieusement détenus ? Pourquoi continue-t-il à dégeler les comptes et libérer les prisonniers politiques au compte-goutte ?
La réponse à toutes ces questions est que les comptes bancaires gelés et les prisonniers politiques demeurent les otages d’Alassane Dramane Ouattara qu’il utilise comme des objets de change, de marchandage politique, et quand nécessaire, de chantages et menaces terroristes. L’appel de Daoukro est mort, Bédié n’impose plus respect au PDCI-DRA et il n’est plus que l’ombre de lui-même, les ivoiriens n’en ont que faire du pont « Valpierre » à usure qu’on rembourse plusieurs fois sur 30 ans, les adversaires Banny, Essy, Brou et KKB gagnent du terrain sans avoir rien fait comme campagne, et cela inquiète énormément Ouattara qui a tout essayé en vain contre eux, y compris intimidations, menaces, arrestations et incarcérations arbitraires de leurs hommes.
Le recours ultime de Ouattara pour conserver le pouvoir de force sera la guerre si tout le reste échoue. Mais en attendant, contre le FPI, il a quelques otages inestimables qu’il garde précieusement comme un trésor. Et ce trésor, ce sont les prisonniers politiques et les avoirs financiers bancaires gelés. Pour faire dégeler quelques comptes ou libérer quelques prisonniers, le FPI devra chaque fois sacrifier une partie de son corps. Aujourd’hui tu donnes un bras pour deux de tes prisonniers politiques. Demain tu donnes une oreille ou des doigts pour cinq. Après demain tu donnes un œil pour trois autres. Ouattara sait et a déjà calculé qu’à ce jeu, tôt ou tard il ne restera plus rien du corps car on finit par donner tous les membres et toutes les parties.
Après il faut donner le cœur et les poumons, et puis c’est fini, c’est la mort et il n’y a plus rien à donner. Ainsi le FPI mourra de sa belle mort. Génial le plan, ou bien ? Surtout que quand Ouattara libère cinq prisonniers politiques anonymes du FPI, des militants ordinaires qu’on ne connait pas, après il soulève un gros poisson comme le Docteur Assoa Adou, il l’accuse « d’Atteinte à la Sureté de l’État ». Pour libérer Assoa, Ouattara va réclamer au moins les deux testicules du FPI plus ses poumons car c’est un gourou du parti et le RDR n’acceptera pas la même rançon pour sa libération que les petits militants de Yopougon qu’on a ramassés et jetés à la MACA. Tous les militants n’ont ni la même valeur, ni le même prix dans les marchandages et négociations politiques, surtout quand on négocie avec Ouattara et le RDR. Avec Ouattara et son parti politique au pouvoir, c’est la terreur et l’opposition marchande continuellement et sans cesse la libération de ses cadres détenus injustement et capricieusement dans les prisons du pays comme les nations marchandent la libération de leurs citoyens pris en otages par des groupes comme Boko Haram ou l’État Islamique.
Un vrai démocrate n’emprisonne pas ses opposants et il n’utilise pas sa justice pour casser leur parti politique. Un vrai démocrate ne se réjouit pas de l’absence d’une vraie opposition dans son pays, il en pleure. Car il n’y a pas de démocratie sans opposition de taille et le dramaturge français Pierre Corneille l’avait exprimé mieux que tout le monde : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Cette fois Tiburce Koffi a pleinement raison : l’appel de Daoukro est authentiquement antidémocratique. Ouattara et le RDR fournissent tellement d’efforts pour aller aux élections d’Octobre sans adversaire de poids. Si l’indélicat Youssouf Bakayoko vous déclare vainqueur dans ces conditions, vous aurez les mêmes problèmes et ennuis de légitimité que vous avez en ce moment et que vous aviez reprochés à Gbagbo Laurent en son temps après les élections de 2000.
Mais avant même d’en arriver à la question des élections présidentielles d’Octobre, nous allons commencer dans les jours et semaines qui arrivent à aborder le sujet de l’inéligibilité d’Alassane Ouattara en vertu, particulièrement, de l’Article 35 de notre Constitution. En 2010, Gbagbo Laurent avait dû signer un décret et une dérogation spéciale autorisant Ouattara à être candidat présidentiel mais exclusivement pour les élections de 2010. Gbagbo étant déporté à la Haye par les amis et parrains de Ouattara, qui va signer le document et l’acte de candidature de Ouattara cette fois-ci ? Surtout ne TOUCHEZ pas à notre Constitution sinon nous vous promettons le scenario burkinabé.
Enfin concernant Affi N’Guessan et sa bande, tous les efforts pour casser le FPI et faire allégeance à Ouattara et au RDR, c’est vraiment de la peine perdue : 1. Ouattara n’est pas sûr de conserver le pouvoir après Octobre ; ce n’est plus un acquis formel ; et 2. Que Ouattara reste ou parte, Affi est politiquement FINI, Gossio, Alcide Djédjé et tous ceux qui l’ont suivi. Ils ont TRÈS MAL apprécié les réalités politiques. Ils vont finir comme Anaky. Et je serai là pour dire que j’avais prédit leur fin politique TRAGIQUE.
Email : Maitre.Dosso.MD@gmail.com
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