Côte d’Ivoire Sansan Kouao à propos de la crise au FPI « certains veulent manger avec Ouattara »

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Les Ivoiriens connaissent bien Sansan Kouao: c’est un planteur émérite, celui qui avait payé la caution de 20 millions instaurée par Félix Houphouët Boigny lors des élections présidentielles de 1990, pour le candidat du FPI Gbagbo Laurent. Les premières élections multi-partisanes de la Côte-d’Ivoire post indépendance. Dans cette interview, il se prononce sur la crise au sein de son parti le FPI et sur la situation socio politique en Côte-d’Ivoire…

Quel est votre quotidien en exil?

Je suis dans mon petit coin. Je rencontre et j’échange avec les autres refugiés. Je me suis acheté une plantation. C’est grâce à la vente du café et cacao que j’arrive à subvenir à mes besoins. Puisque les rebelles ont détruit toutes mes plantations en Côte d’Ivoire. Par la grâce de Dieu, on est là. On ne se plaint pas.

A quand votre retour en Côte d’Ivoire ?

En quoi mon retour d’exil règle le problème de la Côte d’Ivoire ? Je ne suis pas pressé. Qu’on me laisse là où je suis. Assoa Adou est rentré, ils l’ont mis en prison. On dit qu’il veut faire coup d’Etat. Le jour où Gbagbo va revenir au pays, je serai avec lui. Tant que Ouattara est là, je ne peux pas mettre mes pieds en Côte d’Ivoire. En plus, je ne peux pas rentrer tant qu’il y a encore des prisonniers politiques. Les questions de sécurité ne sont pas garanties. Si Ouattara tient à ce que je rentre au pays, alors qu’il mette en place les conditions réelles d’une vraie réconciliation, la libération de tous les prisonniers politiques. Ainsi que le retour du Président Gbagbo.

Avez-vous les nouvelles du Président Laurent Gbagbo ?

Pas régulièrement. On m’a dit qu’il se porte bien. On m’a dit que les blancs n’ont pas trouvé de preuves contre lui. Mais qu’ils veulent le juger. C’est méchant. Il faut qu’on libère le monsieur. Il n’a rien fait. Ceux qui ont fait quelque chose sont en train de se promener partout en Côte d’Ivoire. La question de la libération du Président Gbagbo et celle des autres prisonniers est au centre de toute notre action. L’on ne peut faire de réconciliation sans le Président Gbagbo. C’est une pièce incontournable dans le processus de réconciliation nationale.

Quels commentaires faites sur la réconciliation ?

La réconciliation est bonne. Il faut être à deux pour se réconcilier. En Côte d’Ivoire, il y a deux camps. Celui du Président Gbagbo et celui du Rhdp. On remarque que c’est un seul camp qui est mis aux arrêts. Tout se passe comme si on voulait faire une réconciliation sans le Président Gbagbo et les cadres de Lmp. Tous les jours, ce sont les partisans de Gbagbo qui sont mis aux arrêts. Dans ces conditions, il ne peut y avoir de réconciliation.

Quelles sont les conditions pour aller à la réconciliation ?

Il faut libérer tous les prisonniers politiques y compris le Président Gbagbo et Blé Goudé. En plus, il faut dégeler les comptes et traiter tout le monde sur le même pied d’égalité. En clair, la réconciliation nationale ne peut se faire si le Président Gbagbo est en prison. Il faut le libérer. Ainsi que tous les autres prisonniers.

Certains responsables du Fpi demandent de tourner la page Gbagbo

Ils sont devenus fous ou bien. C’est eux-mêmes, on va tourner leur page. Affi N’Guessan n’est rien. C’est le Président Gbagbo qui a crée Fpi. Celui qui ne veut pas rester qu’il aille créer son parti. Qui connaissait Affi. C’est Gbagbo qui l’a présenté. S’il est devenu quelqu’un dans ce pays, c’est grâce à Gbagbo. Il lui doit tout.

D’autres soutiennent que sa libération n’est pas une priorité

Normalement, c’est lui-même qui doit être le premier à se battre pour la libération du Président Gbagbo. Il faut dire à Affi d’aller créer son parti. Les Ivoiriens ne peuvent pas tourner la page du Président Laurent Gbagbo. Ce n’est pas Affi qui peut le faire. Ils perdent leur temps

Que pensez-vous de la crise qui secoue votre parti ?

Ce sont les gens qui veulent manger avec Ouattara qui créent des problèmes au sein du Fpi. Si Gbagbo veut reprendre le parti où est le problème ? C’est parce que celui qui est à la tête n’est pas à la hauteur de la mission.

Les militants, dans leur majorité demandent aujourd’hui, la suspension d’Affi…

Ils ont raison. Il faut le chasser. On n’a plus confiance à lui. Il nous a trahis. Aujourd’hui, c’est lui qui envoie ses camarades devant la justice de Ouattara. C’est bien pour lui. Ce n’est pas un vrai Agni. Il va le payer un jour. On est derrière Gbagbo aujourd’hui, comme demain. Celui qui n’est pas content qu’il quitte le Fpi.

Interview réalisée au téléphone par:
Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr

Publiée par Steve Beko

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