La grande muette grogne. Hier, au sein de la caserne d’akouédo, les ex-rebelles devenus frci et promus, depuis le 1er janvier 2015, aux différents grades de Sergent
et de Caporal-chef ont décidé d’arrêter de travailler si leur «revendication» n’est agréée. En effet, aux dires de sources militaires crédibles, ces éléments des frci ont laissé éclater leur colère au motif que leur promotion, obtenue suite à leur révolte du 19 novembre dernier, ne leur donne toujours pas le droit d’être des chefs de poste. Autrement dit, ils restent des sentinelles même gradées. Ils s’opposent ainsi au message émanant de la hiérarchie et rendue publique, le 14 janvier dernier. Un message qui spécifie, soutiennent nos sources, que les ex-rebelles devenus frci n’étant pas titulaires du diplôme militaire (certificat d’armes n°2 -Ca2), leurs nouveaux galons de Sergent et de Caporal-chef ne peuvent pas leur permettre d’être des chefs de poste. «Ils resteront donc des sentinelles et les ex-Fanci quisont formés et titulaires du CA 2 demeureront les chefs de poste ou adjoints. Le message a demandé aux ex-Fafn devenus Sergents et Caporaux chefs de ne pas être frustrés. Il a précisé qu’un stage de CA2 sera bientôt organisé pour régulariser leur situation», affirme sous le couvert de l’anonymat, un Sergent de l’armée. Avant d’ajouter que le message du 14 janvier, qui vient préciser celui du 12 janvier dernier, lu aussi dans tous les bataillons, relatif à la promotion des ex-rebelles devenus frci au grade de Sergents et de Caporaux chefs, a été accueilli avec grogne par les exfafn. «Pour les calmer, le général Soumahoro Gaoussou, commandant des forces terrestres, est venu au camp, le jeudi 15 janvier. Il a parlé aux ex-rebelles devenus Frci qui ont obtenu les galons de Sergent et de Caporal-chef.
Le général Gaoussou leur a annoncé que des étudiants viendront les alphabétiser dans les casernes (à Abidjan et à l’intérieur du pays). Il y aura des tableaux dans les différents camps militaires pour leur apprendre à lire et écrire. Le général Gaoussou a dit qu’il s’agit d’une mesure exceptionnelle du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. D’ailleurs, les inscriptions ont démarré jeudi matin », affirme notre source. D’un autre côté, cette promotion fulgurante des ex-fafn fruste les ex-fanci (ex-fds). Un militaire du contingent 2001 1-a que nous avons joint à Bouaké en parle : « ça fait plus de dix ans que nous sommes dans l’armée. Nous sommes toujours des caporaux. Nous sommes les éléments des contingents 2001 1-A et 2001 2-A ainsi que le contingent Godobé. Mais les 5000 ex-Fafn qui sont entrés et les autres qui ont suivi connaissent une promotion rapidement. C’est frustrant pour nous. Aujourd’hui, l’armée est fortement divisée. Il y a les ex-Fanci, d’un côté et les ex-Fafn, de l’autre ». C’est à la suite de leur révolte, le 19 novembre 2014, que les ex-rebelles devenus frci (les ADS et les EAN) ont obtenu du chef de l’etat, Alassane Dramane ouattara, l’engagement de payer leur «prime de guerre» (les fameux 5 millions fcfa) ainsi que l’attribution de galons de Sergent et de Caporal-chef. une promotion qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2015. Jusque-là, c’était, a-ton appris, au ministère de la défense, à l’etat-major des armées et au Bataillon de commandement et de service (BCS) que les ex-rebelles arboraient leurs nouveaux galons. Depuis lundi dernier, c’est dans toutes les casernes. au grand dam, visiblement, des «anciens». Même si la hiérarchie tente de sauver la cohésion fortement mise à mal au sein de la « grande muette »
Notre Voie
Didier DEPry
didierdepri@yahoo.fr
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