Le journaliste-écrivain ivoirien Tiburce Koffi, limogé le 31 décembre de son poste de Directeur de l’Institut supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac) d’Abidjan, a demandé vendredi la démission du ministre de la Culture, estimant que le motif de son licenciement est “une affaire qui ne concerne que (l’ex-chef de l’Etat) Bédié et (lui)’’.
“Je ne suis pas ministre. Et comme lui-même, Bandaman, parle un peu trop en ce moment – et d’une affaire qui, dans le fond, ne concerne qu’Henri Konan Bédié et moi -, il ferait mieux de la fermer ou de démissionner’’, a déclaré Tiburce Koffi, joint par ALERTE INFO, depuis les Etats-Unis où il séjourne en ce moment.
Le journaliste et écrivain avait été limogé, quelques jours après la publication d’un livre dans lequel il se montre critique envers le pouvoir du président Alassane Ouattara.
Connu pour ses écrits critiques envers l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo quand il était au pouvoir, Tiburce Koffi avait ouvertement soutenu Alassane Ouattara lors de la présidentielle de 2010 qui l’a porté au pouvoir avant d’être nommé Directeur général de l’Insaac.
Dans un livre publié récemment et dont la presse ivoirienne s’en est fait un large écho, Tiburce Koffi dénonce la décision du patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, mouvance présidentielle) l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié, de ne pas présenter un candidat de son parti à la présidentielle prévue en 2015 et de soutenir la candidature de son allié M. Ouattara.
“N’hésitons pas à le dire, cet Appel aux fondements douteux est une invite insidieuse à la tricherie ! Oui, c’est tricher que de chercher à se faire élire sans adversaire de poids- par conséquent, de manière hautement anti-démocratique. C’est tricher que de se lancer dans de sombres combines appelées réglages avant le scrutin’’, écrit-il.
Mercredi, le ministre de la Culture, Maurice Bandama a dans une déclaration diffusée dans la presse affirmé que le limogeage de M. Koffi “se justifie par des règles de fonctionnement de l’administration et non pour des raisons politiques’’.
Paraphrasant l’ex-ministre français Jean-Pierre Chevènement, Maurice Bandaman a conclu « Un haut fonctionnaire (ou un ministre) ça ferme sa gueule, ou ça dégage. »
“Au sein de ce même gouvernement, Jean-Louis Billon (ministre du Commerce) s’est ouvertement opposé à une décision du Conseil des ministres, relative à l’attribution de l’exploitation du Port d’Abidjan à Bolloré. Pourquoi Bandaman n’a-t-il pas dit à Billon de »la fermer ou de démissionner » ?’’, a rétorqué Tiburce Koffi.
SKO
Par Serge Alain KOFFI
Les commentaires sont fermés.