Election présidentielle – candidature unique, appel de daoukro, congrès extraordinaire, gestion du Pdci -rda
LETTRE OUVERTE AUX MILITANTS DU PDCI – RDA GRAPA – PDCI (FRANCE)
Chères sœurs militantes, chers frères militants du PDCI-RDA
Depuis l’Appel de Daoukro, le PDCI-RDA est dans la tourmente. Lors du récent bureau politique de notre parti, le président Bédié, malgré la réception de la candidature de quatre cadres du pdci par ses services, déclarait encore ‘’ celui qui veut être candidat le sera en son propre nom et non celui du PDCI’’ démontrant ainsi à ceux qui en doutaient encore, qu’il demeurait bel et bien le plus ultra des irréductibles qui ont choisi de piétiner les textes de notre parti pour assouvir des desseins inavoués. Nous sommes nombreux à nous demander pourquoi le Président Bédié s’acharne-t-il à détruire notre héritage commun au profit de ceux qui hier, le point sur la poitrine, avaient juré « de faire tomber le régime PDCI » et qui ont vu leurs vœux s’exaucer ? Pourquoi a-t-il si peur d’une candidature du PDCI à l’élection présidentielle ? Est-ce pour ne pas voir un autre cadre du parti émerger ? Que faire de l’Emergence si cher à la Côte d’ivoire ? Seul l’avenir nous situera mais en attendant, revenons sur les arguments évoqués pour nous convaincre de la nécessité d’avoir le président Ouattara comme candidat unique
La candidature unique comme gage de paix
Dans un discours prononcé le mois dernier à Yamoussoukro le président Bédié affirmait : « Je refuse que la Côte d’Ivoire soit plongée une fois de plus dans un bain de sang, après douze longues années de crise. C’est le sens de mon Appel de Daoukro » En quoi la candidature d’un militant du PDCI peut-elle être à l’origine d’une crise qui plongera le pays dans un bain de sang ? Sa candidature à lui en 2010 avait-elle été à la base de la crise post-électorale qui a endeuillé notre pays? Les militants du PDCI ont –ils mis à feu et à sang la Côte-d’Ivoire parce que leur candidat qui reconnaissait s’être volé 600 000 voix (sans dire par qui ?) s’était fait éliminer au premier tour ? Non et non .Au contraire nous avions été victimes de la violence exercée par des militants du RDR lors des dernières élections locales. Des cadres et figures emblématiques de notre parti ont été violentés et traités comme de vulgaires individus lors de ces élections sans que le président du PDCI ne bronche. Aujourd’hui encore des cadres de notre parti sont jetés en prison pour avoir manifesté leur soutien a un candidat déclaré sans que cela n’émeut la direction du PDCI qui les traite en ennemis .En 2006 c’est le président Ouattara lui-même qui s’élevait pourtant contre l’idée de la candidature unique en ces termes :<< Nous avons, le président Bédié et moi , envisagé la candidature unique dans nos discussions . Et nous avons conclu que ce n’est pas la solution >> a cette époque le contexte politique l’exigeait pourtant! A l’allure où vont les choses tout porte à croire que si Ouattara n’est pas élu nous courons vers une autre crise post-électorale d’une grande ampleur dont Bédié et ses complices seront comptables. Nous constatons malheureusement que les tenants du pouvoir en Côte-D’ivoire n’ont tiré aucune leçon des deniers événements survenus au Burkina.
Le Pdci-RDA au pouvoir en 2020
Après l’illusion de la vice-présidence pour le PDCI, idée repoussée d’un revers de la main par le RDR, c’est l’alternance au profit du PDCI-RDA en 2020 qui est l’argument magique brandi pour nous convaincre d’accepter la candidature unique au sein du RHDP. Si nous constituons véritablement une famille dans laquelle la bonne foi est un principe sacro-saint, pourquoi cette alternance ne s’opèrerait-elle pas en 2015 au profit du PDCI-RDA puis à un autre parti du RHDP en 2020, étant donné que nous allons dans ce cas de figure avoir un programme de gouvernement commun ? Avons-nous au RHDP une pénurie de cadres à ce niveau ? Certainement pas. Pour preuve, quatre cadres du PDCI [dont un ex gouverneur de la Banque centrale BCEAO, ex PM, Charles Konan Banny et un diplomatique chevronné, ancien patron de l’OUA, Essy Amara] sont candidats à l’investiture de leur parti. Cela dit, quelle certitude a le PDCI-RDA de voir cette lointaine promesse se réaliser ? Si la politique est comme ils le soutiennent « l’appréciation des réalités du moment » qui nous dit que pour des réalités qui seront propres au « moment 2020 » l’on ne rangera pas cette idée du siècle dans le placard doré des promesses non tenues ? Déjà les signes annonciateurs de cette éventualité s’affichent au grand jour. Lors de leurs tournées d’explication de l’Appel de Daoukro et comme s’ils s’étaient passés le mot, les délégations du RDR étaient silencieuses sur le point de l’alternance, ne donnant de la voix que pour la candidature unique. De leurs côtés les autres partis du RHDP disent ne pas être concernés par cette composante de l’appel de Daoukro. Gnamien Konan se dit candidat en 2020 quant à l’UDPCI, il vient dans une résolution, d’exiger que les autres partis du RHDP s’alignent derrière leur président en 2020. Et si l’on doit se fier au seul paramètre de confiance il faudra alors se faire des soucis car ce n’est pas la valeur la mieux partagée au sein de cette coalition comme l’expliquait, le député PDCI Joseph Boni, à Agboville lors de sa mission d’explication de l’appel de Daoukro (l’inter du 22/10/2014 ): « après la signature de l’annexe des accords de Yamoussoukro , Ouattara n’a pas souhaité qu’on discute des détails, pour ne pas frustrer les militants. Mais, il n’a plus voulu discuter et signer ces détails, des lors qu’il a été élu » il va plus loin en révélant: « quand Soro était Premier Ministre, il a pu nommer à toutes les hautes fonctions de l’état … et avait un budget de souveraineté de 25 milliards alors que son remplaçant Ahoussou Jeannot s’est retrouvé avec un budget de 500 millions par mois. Ce montant est tombe à 5 milliards par an sous Duncan, sans pouvoir de nomination. »
Chères sœurs militantes, chers frères militants, du PDCI-RDA
Au vu de ce qui précède vous convenez avec nous que l’Appel de Daoukro pose et posera plus de problèmes qu’il n’en résout. Au lieu de rassembler, il divise. Au lieu de concilier, il confronte et exclue. Les ivoiriens sont habitués à voir le PDCI-RDA discuter, dialoguer et non se disputer avec lui-même et mener des combats qui ne sont pas les siens.
Il faut donc demander au père Bédié de retirer humblement son appel controversé et organiser une convention pour désigner le candidat de notre parti à l’élection présidentielle de 2015. Il en sortirait grandi. Qu’il n’oublie pas que c’est par lui que le PDCI a perdu le pouvoir, a connu des saignées et s’est vu reléguer au troisième rang sur l’échiquier politique ivoirien. Il ne faudrait pas que l’histoire retient de lui l’image d’un leader qui aura tout mis en œuvre pour faire disparaitre son parti. Tous autour de lui ne luttent que pour leurs privilèges et non pour l’intérêt du PDCI. Leur état d’esprit se résume dans ces propos tenus par le ministre Adjoumani lors d’une conférence de presse le 5 Aout 2014 : «Si je vois rouge et que le président Bédié me dit c’est blanc, je dirais c’est blanc!» nous avons tous le devoir de nous lever pour sauvegarder le PDCI-RDA. Car le danger est réelle comme le révélait en juin 2014 l’éminent professeur Seri Biali, secrétaire exécutif chargé des groupes socio- professionnelles et des mouvements associatifs du PDCI : tous ceux qui se réclament du PDCI doivent se conformer à la décision du 12eme congres qui veut que le parti présente un candidat actif. Aucun militant digne de ce nom ne doit en aucun cas sous aucun prétexte, même pas sur la base de calculs limités au seul contexte « alimentariste » programmer la mort du parti. Ne pas être présent à l’élection présidentielle de 2015 serait mortel pour notre parti… Ce serait la non présence du parti sur la scène politique et la perte de son influence. Ce serait le risque d’éclatement du PDCI. Ce serait la floraison des candidatures indépendantes. Ce serait des difficultés de mobilisation de nos militants pour les élections à venir. Aucun militant ne nous ferait plus confiance. Ce serait la démobilisation de nos militants surtout les jeunes … L’avantage d’une candidature c’est d’assurer la place du PDCI dans le jeu politique pour évaluer son poids réel. C’est de préserver l’image de l’autonomie du parti. C’est de répondre positivement à l’appel de l’opinion nationale et internationale pour le retour du PDCI au pouvoir. C’est assurer la plénitude du parti, parti fondateur de la Côte d’Ivoire. »
Frères et sœurs militants du PDCI-RDA, le congrès extraordinaire convoqué en lieu et place de la convention de notre parti, est programmé pour légitimer l’appel de Daoukro lequel prône la création d’un parti unifié appelé PDCI-RDR .La minorité de nos militants qui rejoindront ce parti les yeux fermés, sont ceux << qui voient rouge et disent que c’est blanc quand Bédié dit que c’est blanc ». Et ne vous y trompez pas ! En cas de victoire du candidat du PDCI-RDA, nos frères partis au PDCI-RDR viendront sans états d’âmes raser les murs dans l’intention de sauvegarder leurs intérêts. Ne vous laissez donc pas abuser par cette race de politiciens qui ne sont point un modèle pour les jeunes générations. Le GRAPA-PDCI vous invite à rester dans la maison mère qu’est le PDCI-RDA afin de renouer avec le cycle vertueux des victoires électorales et non se contenter des petits arrangements nécessitants des réglages interminables qui ne portent que sur le partage des postes et non sur un programme cohérant de gouvernement susceptible de répondre aux attentes de la majorité de nos concitoyens.
Le peuple ivoirien qui a vu son modèle social abîmé, a besoin du PDCI-RDA pour réparer le présent et préparer l’avenir ; pour reconstituer et prolonger le fil social construit par le Président Houphouët. Les ivoiriens ont besoin du PDCI-RDA pour recréer les conditions d’une vrai paix sociale et d’un développement tourné vers les masses. Y répondre c’est assumer notre héritage. Celui que nous a légué le président Houphouët : un PDCI-RDA au service des ivoiriens. Ce PDCI ne peut que se présenter à la prochaine élection présidentielle après avoir confronté ses convictions aux attentes du peuple.
Chers frères et sœurs militants du PDCI-RDA, c’est à cela que le GRAPA-PDCI vous demande de contribuer en toute responsabilité malgré les dérives totalitaires en cours.
Vive le PDCI-RDA
Vive la Côte-d’Ivoire
Mr Kouamé André
Président grapa – pdci
Section France
Fait à paris le 4 décembre 2015
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