La berezina afghane
L’armée de combat de l’Otan a baissé, ce dimanche 28 dimanche 2014, son drapeau. Elle quitte définitivement l’Afghanistan.
Ce retrait ressemble, trait pour trait, à la débandade de l’armée soviétique. Après 9 ans d’invasion pour soutenir l’une des factions communistes rivales en Afghanistan, les soldats de l’ex-Urss ont battu en retraite, laissant les Talibans prendre le pouvoir en 1996.
L’histoire pourrait bien se répéter. Après 13 ans de guerre, la Force internationale d’assistance et de sécurité (Isaf) se retire, sans triomphalisme, de l’Afghanistan sur une note d’échec que la communication tente de maquiller en succès, c’est-à-dire une victoire à la Pyrrhus: le pays reste en proie à une insurrection violente, 3485 soldats de l’Otan ont perdu la vie, la résistance talibane reste invaincue…
Jamais affaiblis, les Talibans se sont, paradoxalement, renforcés en puissance, en force et en nombre et sont résolus, comme en 1996 après la fuite des Soviétiques, à reprendre le pouvoir. Leurs alliés objectifs, une armée afghane de 350.000 hommes qui, gangrenée par la corruption et les infiltrations, pourrait s’avérer incapable de contenir leur avancée et un vide politique après une élection présidentielle chaotique.
Dernier signal de la dégradation de l’indice sécuritaire, la cérémonie marquant la fin de mission, au lieu d’être l’occasion d’une manifestation populaire, s’est déroulée dans un strict huis clos, à Kaboul. Par peur des attentats. Par aveu d’impuissance et d’échec cuisant.
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