Côte-d’Ivoire Noël – les Ivoiriens fêtent dans dans la morosité, les jeunes dans l’alcool

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Les Abidjanais ne sont pas sortis nombreux le mercredi 24 décembre dernier pour célébrer la fête de la nativité. Pour preuve, notre équipe de reportage a sillonné les quartiers de la capitale économique ivoirienne. tout a commencé aux environs de 20h, au maquis l’Univers des glaces à Yopougon-Sicogi, près du grand marché. La propriétaire des lieux, Isabelle Paule Bah est aux petits soins de ses clients qui échangent autour de trois bouteilles de vin. «Compte tenu du fait que nous n’avons pas assez de sous, nous noyons nos soucis dans ces litres d’alcool.
Franchement, cette fête estla plus galère que j’ai passée depuis quatre ans. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais c’est dur cette année», explique Serge Bogui, agent commercial. Celui-ci a été contraint de revoir à la baisse ses achats de poulets face aux prix élevés pratiqués par les vendeurs. «Je vais devoir acheter deux poulets au lieu de quatre. 4000F.cfa, un poulet, c’est trop ! L’essentiel, c’est de manger quelque chose», se console-t-il. La tenancière du débit de boisson retrouve le sourire avec ce groupe de jeunes qui a ingurgité assez d’alcool.
«J’espère que Dieu va permettre de faire de une grande recette. Car, depuis ce matin, les clients sont rares et ils se plaignent qu’ils n’ont pas d’argent», relate isabelle Paule Bah. 22h, nous mettons le cap sur la célèbre rue Princesse. Grouillante par le passé, cette rue n’est pas prise d’assaut en ce 24 décembre 2014. malgré les décibels distillés dans les bars et maquis, il n’y a pas d’affluence. Signe des mauvais temps ? Pour Philippe Z., agent dans une mission diplomatique française, évoque la paupérisation des populations qui influent négativement sur le vécu des ivoiriens. «Je me retrouve avec des amis tout juste pour décompresser.
Comme vous le constatez, l’argent se fait rare et les gens ne peuvent se faire plaisir en cette période de fête. C’est dommage !», relève-t-il. en revanche, au
cours de notre randonnée, nous avons découvert de nombreux fêtards tripotant des prostituées dans des bars de striptease au quartier maroc de Yopougon. A
l’instar de nombreux parents et leur progéniture, franck Dié s’est rendu aux environs de 2h du matin dans un glacier à Adjamé-220 Logements, en compagnie de
ses frères et sœurs. «Nous venons de l’église et comme nous voulons passer une fête sobre, vu la situation financière difficile de nos parents, nous prenons un peu
de glace et des chawarma. Et après nous rentrons à la maison pour ne pas se faire agresser», se défend le jeune homme. A Abobo, c’est dans une chaude ambiance que l’équipe de reportage est reçue à 3H du matin au maquis «Ambassade», situé près du commissariat de police d’Abobo-Baoulé. L’alcool coule à flot et les serveuses
éprouvent d’énormes difficultés pour satisfaire les commandes des clients qui sont éméchés. «Nous avons pris nos quartiers ici depuis 18h pour avoir une bonne
place parce que nous présagions assez de monde pendant cette nuit de fête. Et, ici nous sommes en sécurité avec la police qui est à côté, elle peut intervenir à tout
moment», rassure Arsène Guéi, enseignant qui avait à ses côtés, des jeunes gendarmes et sapeurs pompiers militaires. notre tournée a pris fin aux environs de 6h du matin au niveau du terminus du bus no 82, à Angré dans une ambiance de morosité.

Notre Voie
Didier Kéi

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