Côte d’Ivoire « M. le Président Ouattara, ne ratez pas le rendez-vous avec l’Histoire en 2015 ! « 

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A quelques jours de la fin de 2014, je voudrais souhaiter à tous joyeux Noël et bonne fête de la Saint Sylvestre. Que le Seigneur prenne soin de chacun d’entre nous et qu’il protège notre pays. Que les nuages qui s’amoncellent au-dessus de nos têtes s’évaporent et que le soleil de son espérance brille à nouveau sur notre pays.

L’année qui vient de s’écouler a commencé avec ma déclaration à la candidature à la présidentielle de 2015. Cette déclaration fut l’une des premières, dans un contexte de campagne pour la promotion de la candidature unique, au niveau du RHDP, du président sortant, Dr Alassane Dramane Ouattara. Cette proposition annoncée dès janvier 2013, était une remise en cause de sa promesse d’un seul mandat pour changer la Côte d’Ivoire et l’annonce de la mise à mort de la démocratie. Pis, elle était la preuve qu’il avait échoué à faire une rupture avec la conception personnelle du pouvoir. Ma question était donc : que reprochait-il vraiment aux autres présidents ? Pourquoi avoir envoyé Gbagbo à la Haye quand il est dans la même posture? Pourquoi avoir adoubé le coup d’état quand on est dans la même logique d’emprisonnement de ses opposants et de refus du jeu démocratique ? Sans le savoir, il a vidé le dossier à charge contre Gbagbo et n’a plus de droit de laisser les gens pourrir en prison puisque quiconque occupe le palais doit tout faire pour y rester, par tous les moyens. Voilà qui nous prouve clairement que la crise politique ivoirienne est celle d’un système néo-présidentialiste fondé sur la corruption et le déni systématique du droit au peuple par le président. C’est une dictature systémique et la lutte consiste à changer cela pour ne plus avoir des présidents rois qui se servent de l’état pour assouvir leurs desseins mais des serviteurs du peuple.

A la veille de cette nouvelle année, je veux adresser mon message au Président de la République, SEM Alassane Dramane Ouattara. Je voudrais lui demander de ne pas continuer dans la voie actuelle. Il n’est pas tard. En tant que président, il a le pouvoir de faire ce qui est juste pour notre pays pour rentrer dans l’histoire. Il a démontré qu’il pouvait faire quelque chose pour son pays. L’inauguration du 3ème pont l’atteste, même si c’est avec 18 ans de retard, pour raison de crise politique. Enfin, la république fonctionne, lui au pouvoir. II peut même faire plus que n’importe quel président que notre pays a eu. Nous le reconnaissons. Mais Blaise Compaoré a fait 27 ans au pouvoir et pensait qu’il pouvait encore servir son pays. Certains en ont fait plus et sont encore là. Mais ont-ils changé autre chose que l’enrichissement exponentiel de leur clan en se servant du pouvoir d’état ? Notre propre histoire n’est-elle pas la preuve que la longévité au pouvoir d’un homme n’est pas le gage de la réussite de son travail sinon pourquoi souffrons-nous depuis la mort du Président Houphouët-Boigny ? La vérité est qu’aucun homme n’est indispensable car, comme Le Démocrate, premier journal du PDCI-RDA le disait, « les hommes passent mais le pays demeure ». Après les président rois, ce dont la Côte d’Ivoire a besoin pour inscrire son progrès économique, social et culturel dans la durée, c’est un président serviteur et non un président qui se sert, un président qui s’inscrit dans la durée et non un président qui veut durer au pouvoir. Le temps des présidents forts est passé. 2015, tout comme la révolution burkinabé l’a montré, doit être l’annonce d’une nouvelle ère pour notre pays. Et cela passe par une présidentielle crédible, non entachée du sang des ivoiriens, par une Commission Electorale vraiment Indépendante, des forces de sécurité et de défense impartiales et un peuple nourrit par les débats d’idées et de contradiction de haut vol et non un peuple soumis à la règle du chantage de la roulette russe de la violence et de la belligérance permanentes.

Monsieur le Président, je ne suis pas de ceux qui vous diraient de faire ce qui n’est pas juste. Le 11 septembre 2001, je vous ai conseillé d’aller au Forum de réconciliation quand nombre de vos collaborateurs vous disaient le contraire. Vous êtes venu au Forum et le ciel ne vous est pas tombé sur la tête. Je crois même que c’est cet acte qui vous a conduit au palais aujourd’hui. Je l’assume parce que j’ai toujours considéré que partout où il faut discuter pour trouver une issue aux problèmes de notre pays, je souhaite que tout le monde y soit. Faites nous asseoir pour que nous trouvions les solutions durables à la crise politique du pays pour en finir avec les cycles de violences. Votre stratégie de la candidature unique à échoué. Elle vous conduira à plus de répression et de violence, donc hors de l’histoire. Et il est juste de vous le dire. Une direction peut vous dire une chose. Mais est-ce possible que vous l’imposiez à chaque militant ou sympathisants à moins d’user d’une extrême violence. Il n’est pas encore trop tard pour ne pas continuer sur cette voie Cher Aîné. Avant votre discours de fin d’année à la nation, je vous envoie cette lettre pour que vous la lisiez en pensant en profondeur à ce qui y est dit. Monsieur le Président, ne ratez pas votre rendez-vous avec l’histoire en faisant en sorte que 2015 ne soit pas un référendum contre vous mais une invite à la réconciliation sur la base du triomphe de dictature de la loi et non la loi de la dictature.

Le 24 Décembre 2014
Dr Martial Joseph AHIPEAUD
Président de l’UDL et Coordonateur de la 3ème Voie
Candidat à la Présidentielle de 2015

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