Un seul peuple, un seul chef
Au PDCI-RDA, le désir d’Aimé-Henri Konan Bédié est un ordre. Toute position contraire à sa décision, qui est un oukase, est nulle et de nul effet.
Ainsi, le Bureau politique du parti, l’instance de décision, a mis un terme à tout débat ce 18 décembre 2014. La Convention que le 12è Congrès ordinaire (3, 4, 5 et 6 octobre 2013) a prévue pour investir « un militant actif du parti » à la présidentielle 2015, est purement et simplement annulée; elle est remplacée par un Congrès extraordinaire, en février 2015, avec un seul point à l’ordre du jour: la désignation d’Alassane Dramane Ouattara, chef de l’État sortant et candidat du RDR, sous la bannière du PDCI-RDA.
Le plus vieux parti politique de Côte d’Ivoire fait d’une pierre deux coups. D’une part, « L’appel de Daoukro » en faveur de la candidature unique de Ouattara pour le compte du RHDP est devenu, d’autorité, la feuille de route du parti; il ne sera donc plus soumis à référendum au risque de voir Bédié désavoué.
De deux, les quatre candidats à la candidature (Kablan Brou Jérôme, Kouadio Konan Bertin, Essy Amara et Charles Konan-Banny) qui sollicitaient l’investiture du PDCI-RDA pour le prochain scrutin présidentiel, sont définitivement fixés: ces velléitaires deviendront au parti ceux déjà baptisés « irréductibles » et naturellement ne représenteront pas l’ex-parti unique si, refusant de renoncer à leurs ambitions, ils refusent de s’aligner sur la décision messianique du leader incontesté et qui doit demeurer incontestable. N’a-t-il pas été clamé qu’assis, il voit plus loin que tous les militants debout? Et la doyenne des formations ivoiriennes vient encore d’administrer la preuve qu’elle est et demeure démocratique…À l’ivoirienne.
F. Bally
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