Décidément, le front social va continuer d’être ébullition en Côte d’Ivoire. Après la grève avortée des agents des structures des ministères de l’Economie et des Finances, et du Budget, puis celles qui ont émaillé plusieurs secteurs de la fonction publiques ces derniers mois, c’est au tour des agents et journalistes de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) de crier leur ras-le-bol, face au peu de cas des autorités ivoirienne à leur égard. En effet, l’heure n’est plus à la sérénité chez les agents du plus vieux média de Côte d’Ivoire. A croire certains agents de cette maison. Depuis deux ans (exactement le 23 janvier 2013) que le chef de l’Etat Alassane Ouattara a signé un décret autorisant le paiement de primes et indemnité aux agents de l’AIP, conformément à la spécificité de leur profession – ils travaillent 24H/24, 7 jours/7, ces derniers n’ont jusque-là rien perçu. Le personnel, essentiellement composé de journalistes exerçantes à Abidjan comme à l’intérieur du pays veulent tout bloquer si rien n’est fait pour trouver satisfaction à leurs préoccupations. « On ne sait pas ce qui se passe. Le président a tout fait. Il a signé le décret qui nous octroie des primes et indemnités. Il a signé le décret portant nomination des membres du Conseil de gestion. Le Conseil de gestion a adopté l’arrêté interministériel fixant les primes et indemnités. Tout a été fait. Nous avons travaillé pour trouver les ressources nécessaires pour le paiement de nos primes, mais jusque-là ça traîne. On a l’impression qu’on veut nous empêcher de bien fêter les fêtes de fin d’année », affirme un agent ayant requis l’anonymat. Ainsi, la grogne monte chaque jour d’un cran chez ces braves hommes et femmes de média qui, au risque de leur vie, parcourent chaque jour villages et hameaux dans les fins fonds du pays pour ramener des informations aux autres médias et au public. Ils ne comprennent pas qu’après tant d’efforts et de sacrifices pour repositionner l’AIP et la rendre un peu plus rentable que par le passé, leurs conditions de vie sociale ne s’améliorent guère. Effectivement, l’AIP beaucoup évoluée ces derniers temps. Le fil d’information de l’Agence est beaucoup plus fourni en information, les informations de l’Aip sont reprises dans plusieurs centaines de médias (sites internet, télé, radio, journaux) en Côte d’Ivoire et à travers le monde, aujourd’hui le produit AIP Direct, une solution d’information par SMS, permet aux ivoiriens d’être informés en temps réel. D’ailleurs, le gouvernement ivoirien vient de prendre un abonnement groupé des ministères et des préfets et sous-préfets au fil de l’AIP. « Tout ça, c’est grâce au travail acharné que nous abattons chaque jour », affirme la même source, qui prévient : « il faut que les uns et les autres comprennent que ce sera une vraie honte pour notre pays si le monde entier apprend que son agence de presse est en grève. Parce qu’une agence de presse, c’est l’un des symboles sacrés par lesquels un pays se fait respecter par ses pairs. Mais si rien n’est fin et qu’on nous oblige à encore passer les fêtes de fin d’année dans cette situation, nous seront obligés de prendre nos responsabilité ».
SB
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