Historique Rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis
C’est la libération d’Alan Gross, 65 ans, ancien contractuel de l’agence fédérale américaine pour le développement international (USAID), qui a enclenché le mouvement. Libéré en échange de trois agents cubains arrêtés en 1998 aux Etats-Unis (voir encadré), il avait été arrêté le 3 décembre 2009 à Cuba, pour avoir introduit du matériel de transmission satellitaire interdit. Depuis, Washington faisait de sa libération une condition indispensable à la levée de l’embargo qui dure depuis 1962. C’est chose faite. Les présidents Barack Obama et Raul Castro ont finalisé l’échange de prisonniers et les mesures de rapprochement entre les deux pays lors d’un long coup de téléphone mardi.
Raul Castro confirme le rétablissement des relations diplomatiques avec les Etats-Unis
Le président cubain Raul Castro a annoncé mercredi que, avec son homologue américain Barack Obama, ils s’étaient « mis d’accord sur le rétablissement des relations diplomatiques » entre les deux pays, interrompues depuis plus d’un demi-siècle. Toutefois, « cela ne veut pas dire que le (problème) principal, l’embargo économique, ait été résolu », a-t-il ajouté dans une allocution diffusée par les médias d’Etat.
De son côté, le président Barack Obama a annoncé avoir demandé au secrétaire d’Etat John Kerry d’engager des discussions avec Cuba sur une normalisation des relations diplomatiques, qui ont été rompues en janvier 1961. Il a ajouté qu’il allait évoquer avec les membres du Congrès américain la levée de l’embargo en vigueur contre l’île. Dans une allocution télévisée, le président américain a reconnu que la politique « rigide » menée par Washington à l’égard de Cuba ces dernières décennies avait eu peu d’impact. « Je pense que nous pouvons aider davantage les Cubains » en discutant avec le gouvernement de La Havane, a estimé Obama
Les Etats-Unis et Cuba, séparés seulement par les 150 km du détroit de Floride, n’ont plus de relations diplomatiques officielles depuis 1961. L’embargo américain maintenu depuis 1962 étrangle l’île, malgré les condamnations, chaque année, à une écrasante majorité aux Nations unies. L’an passé, sur les 193 États qui composent l’Assemblée, 188 ont voté en faveur de la levée du blocus.
Chiffres en main, les autorités cubaines ont expliqué à l’occasion des 50 ans du blocus que l’embargo unilatéral des Etats-Unis avait coûté à l’île 751 milliards de dollars, et touché tous les aspects de la vie quotidienne, toutes les catégories de la population, essentiellement les plus vulnérables : enfants, personnes âgées… Washington ne permet pas même la vente de médicaments à Cuba, alors que la convention de Genève interdit cet embargo sur les médicaments… Les déclarations récentes de Cuba et des Etats-Unis en vue de coopérer pour combattre le virus Ebola montraient un vrai changement d’attitude. Changement d’attitude sensible également chez la population puisque tous les derniers sondages montrent que les Américains étaient en majorité favorables à la levée d’ elmbargo.
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