A peine leur candidature respective annoncée, Kouadio Konan Bertin et Charles Konan Banny précisent toutefois leur intention d’aller avec ou sans la bannière du PDCI-RDA.
Imprudence politique ou stratégie mûrement réfléchie?
Quoi qu’il en soit, cette option de monsieur « concomitance » et du « jeune-vieux » semble d’abord traduire un manque de confiance des concernés quant à la probabilité du PDCI à les oindre de son onction devant une sérieuse candidature d’EssyAmara (selon le souhait de M. Amon Tanoh marcel), si finalement le président Bédié était amené à une nouvelle appréciation de la donne politique.
En cela, Bédié ne serait pas taxé de reculade,s’il est vrai que la politique c’est la saine appréciation des situations, bonnes ou mauvaises.
Secundo, cela ressemble à un forcing qui a tout le risque d’irriter les dirigeants du PDCI.
Tertio, ils s’auto-positionnent en outsiders d’Essy Amara qui a toutes les chances d’être adoubé par le bureau politique puis par le congrès extraordinaire de février 2014.
Quarto,cela dit, il n’est pas exclu qu’après le choix souverain du congrès extraordinaire, le trio de personnalités se retrouvent d’une manière ou d’une autre, suivant les recommandations de cette instance.
Ce qui signifie que toutes les options sont toujours aux mains du président Bédié, avec une bonne perspective de porte de sortie.
Toute chose qu’a perçue le candidat Essy Amara et qui justifie qu’il lui rende un hommage anticipé dans sa déclaration de candidature.
Si toutes ces précautions protocolaires et diplomatiques ont pour finalité d’éviter le clash au PDCI-RDA et par delà, à la classe politique ivoirienne dans son entièreté et dans sa diversité, ce serait déjà une option sérieuse sur le chemin de la réconciliation au bénéfice surtout du RDR, qui a le plus à perdre dans un schéma redoutable de « match retour » auquel certains n’ont pas encore renoncé.
C’est tout l’enjeu de la candidature d’Essy Amara, vue comme une sorte d’amortisseur du choc électrique entre une opposition radicale et un parti au pouvoir radical, selon la belle formule d’Alpha Blondy.
Après les 5 ans, les jeunes loup du RDR auront toujours toute latitude de postuler à l’élection présidentielle de 2020, contrairement aux projections PDCI-RDR en discussion.
Rappelons que l’échafaudage bancal du plan « PDCI-RDR » ignore la moindre existence de l’opposition et a fortiori sa capacité à se rassembler pour rebondir avant 2030.
Quelle myopie malicieusement entretenue pour faire passer la pilule aux bien crédules cadres du PDCI!
Et comme cette faiblesse notoire du projet PDCI-RDR ne peut se dissimuler longtemps aux analystes politiques sérieux, le Directeur de Cabinet du Président de la République, M. Amon Tanoh Marcel a vu juste, en souhaitant une candidature sérieuse face à son patron ici et maintenant.
Voilà au moins un collaborateur sincère qui refuse de berner d’illusion son patron.
DAPA Donacien
Chroniqueur Indépendant
dapadonacien@yahoo.fr
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