Côte d’Ivoire – Après Kenyata et Béchir le parti de Gbagbo appelle la CPI à renoncer aux poursuites

eaf8ca138df3266c77ff8945c3f8e5b7

Après l’abandon des poursuites contre Urhu Kenyata et Oumar Béchir

Le Front Populaire Ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo a appelé vendredi la Cour pénale internationale (CPI) à abandonner ses poursuites contre l’exprésident ivoirien, son épouse et son ancien ministre Charles Blé Goudé, tous trois accusés de crimes contre l’humanité, “pour sa propre crédibilité”. Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé “ne sont que les victimes d’un complot savamment orchestré”, affirme le Front populaire ivoirien (FPI) dans un communiqué signé par sa porte-parole Agnès Monnet. La CPI, “en s’échinant à transformer les victimes en bourreaux”, démontre avoir “un agenda caché” confortant “la justice des vainqueurs” en Côte d’Ivoire “au profit du gouvernement ivoirien”, estime le FPI dont le communiqué est diffusé au lendemain de deux décisions symboliques de la Cour, qui a confirmé jeudi quatre charges de crimes contre l’humanité à l’encontre de Charles Blé Goudé, ancien ministre du président Laurent Gbagbo. La CPI a également sommé Abidjan de lui livrer Simone Gbagbo, estimant que le dossier de l’ex-Première dame n’avançait pas suffisamment au sein de la justice nationale. Les violences postélectorales de 2010-2011, causées par le refus de M. Ouattara de reconnaître la décision pourtant sans appel, du Conseil Constitutionnel ivoirien, proclamant la victoire de Laurent Gbagbo à l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle ont constitué l’épilogue de cette crise. Plus de 3.000 personnes ont péri en cinq mois, selon la justice des vainqueurs qui a droit de cité en Côte d’Ivoire et qui attribue plus de 700 morts aux éléments pro-Ouattara et le double aux pro-Gbagbo. Pourtant, seuls deux des 150 inculpés par la justice ivoirienne pour les plus graves violences postélectorales appartiennent au camp Ouattara, relevait jeudi un rapport de la Fédération internationale des droits de l’Homme. Aucun pro-Ouattara n’est en outre inquiété par La Haye, où Laurent Gbagbo, emprisonné depuis trois ans, sera jugé en juillet 2015. “Si tant est qu’elle recherche la vérité”, la CPI doit “enfin ouvrir les yeux sur la réalité ivoirienne” en engageant des poursuites “contre les vrais bourreaux”, souligne le FPI. Avant ledit communiqué, tôt dans la journée, l’avocat de M. Blé Goudé, Me Claver Ndry, avait critiqué une CPI qui fait “autre chose que ce pour quoi elle a été créée: elle fait de la politique”. Charles Blé Goudé doit répondre de quatre chefs de crimes contre l’humanité: meurtre, viol, actes inhumains et persécution. “Personne n’est surpris de cette confirmation des charges”, a réagi jeudi Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement ivoirien.

De Gballo
Le Quotidien

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.