Après le Kenya la CPI suspend ses enquêtes au Darfour et critique le Conseil de sécurité

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« Je n’ai pas d’autre choix que de geler les investigations au Darfour », a déclaré vendredi la Gambienne Fatou Bensouda au Conseil de sécurité, précisant qu’elle assignait « les ressources à d’autres dossiers urgents ».

Elle a reproché au Conseil de sécurité de n’avoir pas suffisamment insisté pour obtenir l’arrestation du président soudanais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 25 ans et qui fait l’objet de mandats d’arrêt de la CPI datant de 2009 et 2010 pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide au Darfour.

En dépit des mandats d’arrêt dont il fait l’objet, Omar el-Béchir a pu depuis 2009 voyager dans plusieurs pays sans être arrêté.

Fatou Bensouda, qui présentait son 20e rapport sur le Darfour, a prévenu qu’en l’absence d’une action du Conseil, les charges contre M. Béchir et trois autres accusés demeureraient lettre morte.

Les violences au Darfour ont fait plus de 300 000 morts et 2 millions de déplacés depuis le début en 2003 d’une insurrection de rebelles appartenant à des tribus non arabes, qui dénoncent leur marginalisation.

Fatou Bensouda a fait état de « nouveaux déplacements de masse » cette année.

Le Conseil de sécurité de l’ONU est divisé sur la stratégie à adopter au sujet du Darfour, car le régime de Khartoum a un allié de poids: la Chine.

Le procureure a également évoqué les accusations de viol collectif que des soldats soudanais auraient commis sur 200 femmes et filles fin octobre dans un village du Darfour-Nord. Ces accusations « devraient choquer le Conseil et provoquer une réaction », a-t-elle estimé.

Avec Belga

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