La 3e Voie, une coalition de l’opposition ivoirienne, dont est membre le parti de l’ex-président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, a lancé samedi à Abidjan ses activités et annoncé qu’elle « va avoir un candidat » à la présidentielle de 2015.
« Notre position est claire, La 3e Voie va avoir un candidat à la prochaine élection présidentielle » prévue en octobre 2015, a déclaré le président de l’Union pour le développement et les libertés (UDL) Martial Ahipeaud, devant près de 100 militants au Baron de Yopougon, une commune populaire à l’Ouest d’Abidjan.
Le « mécanisme » mis en place, c’est de réunir tous ceux qui sont aujourd’hui candidats » au sein de la coalition pour créer « les conditions de ces élections » et « dès que ces conditions seront réunies, effectivement, nous aurons un candidat », a-t-il expliqué.
« Ce que nous souhaitons, c’est que face à la candidature du Rhdp », la plate-forme des houphouétistes, la coalition au pouvoir, « il y ait aussi une candidature unique de l’ensemble de l’opposition qui devrait se faire par des primaires entre nous », a-t-il ajouté.
Dans les jours à venir M. Koulibaly « va prendre toutes les dispositions pour que nous puissions réunir tous ceux qui sont candidats et que nous nous mettions d’accord sur une méthodologie et après nous allons passer à la mobilisation de terrain », a-t-il poursuivi.
Pour sa part, le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider), Mamadou Koulibaly a fait observer que la présidentielle se tiendrait difficilement dans une telle « ambiance de sécurité lamentable » et une « réconciliation non effectuée ».
Le chef de l’Etat Alassane Ouattara, qui a déclaré sa candidature, est soutenu par le parti de l’ancien président Henri Konan Bédié, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), un allié, au pouvoir qui dirige la primature.
Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui traverse une crise interne devrait se prononcer sur sa participation à cette présidentielle lors de son 4e congrès, du 11 au 14 décembre 2014.
La 3e Voie comprend sept partis : LIDER, l’UDL, CPL (de Doumbia Major), PDR, Génération Blé Goudé, le CPDL et l’ASD. M. Ahipeaud, leader de l’UDL avait déjà annoncé sa candidature à la présidentielle de 2015.
PAL
Alerte-info.net
APPEL DU 6 DÉCEMBRE 2014
S’unir maintenant contre la barbarie à venir
Les partis membres de la 3ème Voie, réunis ce jour le 6 décembre 2014, presque 21 ans après la mort du premier président de la république ivoirienne, SEM Félix Houphouët-Boigny, souhaiteraient faire une analyse profonde de la situation actuelle de notre pays et en profiter pour lancer un appel pressant à toutes celles ou tous ceux qui veulent d’un changement véritable dans notre pays.
En effet, le 7 décembre 1993, la Côte d’Ivoire, par le premier ministre Alassane Dramane Mahama Ouattaraara, apprenait que Félix Houphouët-Boigny venait de nous quitter. L’annonce de cette mort, dans tous les cas, était attendue en raison de la grande souffrance dont il était sujet depuis des mois. Cependant, elle a ouvert un moment d’incertitude dans l’histoire de notre pays. Le peuple ivoirien savait qu’il ferait un grand bond dans le vide. Mais les populations ivoiriennes ne pouvaient pas imaginer que 21 ans après, l’havre de paix serait dans une instabilité institutionnelle et structurelle. Depuis 21 ans, cette nation a traversé le boycott actif de 1995 en raison d’une lutte fratricide entre le premier ministre et le dauphin constitutionnel. Cette guerre de tranchée nous a aussi tout droit conduit au premier coup d’état de son histoire, à une transition militaire mal gérée et enfin, à une guerre sans précédent entre les partisans des trois leaders dont la fin fut une crise postélectorale horrible, causant des milliers de morts.
Au-delà des causes multiples connues et inconnues, il nous semble que la question de la légitimité ultime du pouvoir présidentiel reste un des points cruciaux. Cette légitimité n’existe pas parce que les élections n’ont jamais été le moment du choix du peuple mais celui des manœuvres les plus sordides de trafic du suffrage universel. La raison reste que le pouvoir présidentiel, clé de voûte d’un système qui entretient la pauvreté des masses et la corruption des élites par leur enrichissement démesuré pour assurer une direction clientéliste du pays, reste le haut lieu de partage. La guerre de succession ne fut, en dernier ressort, que celle du positionnement des uns et des autres, au sommet pour dicter leur volonté à l’ensemble du pays. Après le règne de plusieurs présidents qui n’ont pas voulu changé le système parce qu’il leur profitait au moment où ils étaient au palais, il importe pour ceux qui aspirent à la haute charge de ce pays de se réunir, quelque soit leur tendance et idéologie, pour rédiger ensemble une charte de la rupture épistémologique.
La 3ème Voie appelle ainsi, tous les candidats déclarés à la présidentielle de 2015, de se réunir, dans un bref délai, pour essayer d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire commune fondée sur un engagement ferme de servir le peuple de Côte d’Ivoire et non de s’en servir comme marchepied pour assouvir ses propres desseins. Il importe que tous ceux qui regardent la situation actuelle du pays et qui considèrent qu’ils peuvent travailler ensemble pour un changement de système, se rappellent d’abord que les élections se gagnent ou se perdent par une Commission Electorale Indépendante des partis politiques et du gouvernement. Qu’ils se disent que les prochaines élections qui auront lieu se déroulement dans un contexte où les milliers de soldats ont officiellement exigé du présent président une prime à leur engagement derrière lui. Enfin, que tous réalisons que la crise que nous avons vécue et les drames qui s’y sont associés ne sont rien d’autres que les conséquences d’une volonté politique. Toute la question reste donc de savoir si ces trois conditions ont disparu pour que nous participions à un scrutin juste et transparent ? Si nous répondons par la négative, alors, pour la 3ème Voie, c’est maintenant qu’il faut s’unir pour prévenir une élection qui sera entachée de graves irrégularités, remettant en cause la légitimité du prochain pouvoir présidentiel. Etant entendu qu’il est mieux de prévenir que de guérir des blessures qui ne se cicatriseront pas comme l’échec de la présente réconciliation el prouve, s’unir maintenant contre la barbarie à venir est mieux .
Fait à Abidjan, le 6 décembre 2014
Le Présidium de la 3ème Voie
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