Escroquerie électorale: A LIDER, nous ne sommes pas d’accord que les membres de la commission électorale perçoivent un salaire chaque mois, payé avec l’argent du contribuable, mais qu’ils n’actualisent pas la liste électorale chaque mois, ni ne la rende publique, comme la loi les oblige pourtant à le faire. Ils préfèrent attendre d’être à 4 mois des élections pour commencer à la «mettre à jour», en prenant soin d’en exclure tous ceux qui ne sont pas membres des partis politiques traditionnels, qui sont tous d’accord pour maintenir le système actuel de partage de gâteau de l’Etat entre leurs animateurs.
En Côte d’Ivoire, comme au Ghana, 75% de la population a moins de 35 ans.
En Côte d’Ivoire, la liste électorale utilisée pour les élections de 2010 comptait 5,7 millions d’électeurs. Au Ghana voisin, qui a sensiblement la même structure démographique que notre pays, la liste électorale de la présidentielle de 2012 comptait 14 millions d’électeurs.
En Côte d’Ivoire, ce sont 4,6 millions de personnes qui ont effectivement voté en 2010. Au Ghana, ce sont un peu plus de 11 millions de personnes qui se sont rendues aux urnes. Le perdant de l’élection ghanéenne a eu plus de voix que Gbagbo et Ouattara réunis.
On estime qu’il y a au minimum 6 millions de jeunes (majeurs depuis 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et en 2015) qui sont à ce jour, à 11 mois des élections présidentielles de 2015, toujours excluent des listes électorales. Ce scandale est l’œuvre de la commission électorale, qui depuis 2009 jusqu’à aujourd’hui, viole allègrement la loi et les droits fondamentaux des populations ivoiriennes.
Les acteurs traditionnels ont-ils peur du choix de rupture de ces jeunes, qui n’adhèrent plus à la gestion clanique, ethnique, régionale, tribale du pouvoir d’Etat ? Ces jeunes qui subissent de plein fouet les dévastations causées par cinq décennies d’hyper-présidentialisme sans que l’Exécutif ne puisse être contrôlé ? Ces jeunes qui ne croient plus aux promesses grandiloquentes d’emplois magiques d’un candidat, mais qui savent que ce sont les entreprises qui embauchent et que pour cela, il faut qu’elles puissent se créer facilement, dans un environnement de concurrence libre et de justice efficace ? Ces jeunes qui ne veulent pas attendre la licence avant d’avoir des cours d’anglais ou d’informatique, mais qui aspirent à un système éducatif compétitif dès la maternelle, dans une Côte d’Ivoire officiellement bilingue ? Ces jeunes qui ont envie de sortir de l’informel et de la débrouillardise pour pouvoir donner un cadre formel à leurs créativité et énergie à travers une politique d’allègement fiscal et de soutien aux jeunes entrepreneurs ? Ces jeunes qui préfèrent avoir des laboratoires, des bibliothèques, des salles de classes, des chambres, des enseignants bien formés plutôt que des jets d’eau, des clôtures, des policiers et des distributeurs de billets de banque dans leurs écoles et universités ? Ces jeunes qui ne veulent plus voir leurs parents spoliés du fruit de leur travail par l’accaparement des terres et le détournement de l’argent du cacao par l’Etat ?
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