Un homme a été blessé et une dizaine d’autres arrêtés pendant la dispersion, mardi à Abidjan, d’une manifestation contre l’interdiction des sachets en plastique contenant de mini doses d’eau, très populaires en Afrique.
Environ 200 vendeurs d’eau s’étaient rassemblés. Le blessé a été touché au visage par des coups de matraque de la police, qui a dispersé la manifestation à coup de gaz lacrymogène.
Les protestataires se sont alors lancés dans une course-poursuite près de la cathédrale d’Abidjan, où la police a procédé à une dizaine d’arrestations musclées.
« On veut travailler, on ne veut pas voler », a lancé un manifestant, Joseph Koua, après la dispersion du rassemblement.
A l’appel de leur syndicat, vendeurs d’eau et producteurs s’étaient réunis auparavant devant les bureaux du Premier ministre, afin de protester contre l’interdiction récente de la production et la commercialisation de sachets plastiques.
Avant leur dispersion, les manifestants portaient des banderoles où l’on pouvait notamment lire: « Interdiction de sachets plastiques = mort de 200.000 familles ».
« Nous ne voulons pas mourir de faim. Nous nous sommes rassemblés pour protester contre la mesure inopportune et mal calibrée de l’interdiction de l’utilisation des sachets plastiques », a expliqué Gervais Ekoun, le président du Syndicat des producteurs d’eau agréés de Côte d’Ivoire, regroupant 184 sociétés. Cette mesure « brusque », a affirmé M. Ekoun, va entraîner une perte de quelque 6 milliards de francs CFA (plus de neuf millions d’euros) d’investissement et de milliers d’emplois.
L’interdiction de la production de ces sachets en plastique, d’une taille équivalente à de petites doses d’eau, est entrée en vigueur le 8 novembre en Côte d’Ivoire, où les autorités entendent lutter contre la pollution des déchets en plastique et promouvoir l’économie verte.
Le gouvernement ivoirien avait décidé en mai 2013 d’interdire la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation de tous les sacs plastiques sur toute l’étendue de la Côte d’Ivoire. L’application de la loi avait été reportée devant le mécontentement général.
« Le sachet plastique est un produit de consommation de masse, l’interdire, c’est mettre en péril plusieurs dizaines de milliers d’emplois, allant des industriels jusqu’aux petits ménages en passant par les PME, PMI », a déploré Assane Cissé, propriétaire d’une unité de production, en marge de la manifestation.
« Nous allons continuer de protester », a ajouté M. Ekoun, le président du syndicat des producteurs d’eau, soulignant que le gouvernement « devait penser à une mesure alternative » à une pratique vieille, selon lui, de « 40 ans ».
Des centaines de militaires ivoiriens, qui avaient manifesté il y a une semaine pour obtenir de l’avancement et de meilleures soldes, ont depuis obtenu une promesse du gouvernement de satisfaire leurs revendications. (AFP)
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