C’est la veillée d’armes au Fpi. C’est le combat de David (Affi N’Guessan) contre Goliath (Gbagbo). Ici nous faisons référence non pas à la forme mais plutôt au poids de chacun des combattants. Bien entendu, si la candidature de Gbagbo venait à être validée, Affi N’Guessan mordrait la poussière. Même s’il se retirait, par respect pour la candidature de son mentor, Affi N’Guessan signerait son arrêt de mort politique au Fpi. Le Fpi, ce parti qui a longtemps critiqué le culte de la personnalité et l’absence d’alternance dans un parti politique, se retrouve, dans cette élection à la présidence de son parti, face à sa propre…contradiction. Face à son mensonge permanent. Souvenons-nous que le FPI a toujours critiqué le culte que les ivoiriens vouaient à HouphouëtBoigny. Ce même parti a critiqué le culte que les républicains vouaient à Ouattara lorsque celui-ci était traqué par ses adversaires politiques. Gbagbo a toujours reproché au Rdr de ne pas avoir la force et le courage de remplacer Ouattara par un autre cadre du Rdr lorsque ce dernier était poursuivi pour sa nationalité. Il a reproché, en 2000, au Pdci le fait de ne pas se chercher un autre Président que Henri Konan Bédié. Pour lui, mettre la photo du chef de l’Etat dans les bureaux et lieux publics relevait du culte de la personnalité. Il a reproché au Pit de garder, depuis sa création, le même Président. Il a trouvé cela anti démocratique. Et le voilà, aujourd’hui, après avoir occupé le poste de Président du FPI et celui de Président de la République, en train de lorgnerdu côté du poste de son parti qu’il avait cédé à Affi N’Guessan. Même en prison, il ne renonce pas à sa volonté d’occuper le poste de Président du Fpi. Pire, il encourage, parson silence, le culte de sa personnalité. Culte qu’il avait toujours reproché aux autres. Ah que la critique est aisée et l’art difficile! Par cette attitude de Gbagbo et celle de ses sbires, il y a une leçon que l’on doit retenir.
Le Fpi, après avoircritiqué les dictateurs se comportera toujours comme un parti dirigé par un dictateur. C’est un parti qui, au fond, a horreur de la démocratie. Il chante à longueur de journée la démocratie mais jamais il n’applique ce mode de pensée politique. On dira que le fait qu’Affi N’Guessan soit autorisé à affronter Gbagbo est le signe de la démocratie interne au sein du Fpi. Mais on oublie de mentionner toutes les intimidations et les menaces de mort dont sont l’objet, les partisans d’Affi. Les ouailles de Gbagbo ont réussi à noircir l’image du président actuel du parti dans la base. Surtout dans les contrées éloignées de l’Ouest du pays où il est devenu paria. Dorénavant, la démocratie vue par les partisans de Gbagbo doit être considérée comme le culte de la personnalité et l’absence d’alternance. C’est ce qui constitue la marque déposée du Fpi. Aujourd’hui, pour l’aile dure de ce parti c’est Gbagbo ou rien. Affi et compagnie, c’est « maïs », entendez-ça ne compte que pourdu beurre. Vous avez dit démocrate?
Mamadou Traoré
Enseignant
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