Oser affronter le chef de l’Etat ivoirien après l’avoir soutenu dans sa marche vers le palais présidentiel.
Voilà le récent exercice des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), majoritairement ex-combattants de la défunte rébellion. Un ballon d’essai, a affirmé sous le sceau de l’anonymat un haut gradé de l’armée ivoirienne. Hier, en fin d’après midi, sous le coup de 17 heures, le téléphone sonne. Le mien naturellement. Un appel ‘’inconnu’’ me supplie quasiment pour, dit-il, me livrer une information. L’homme, aussitôt mon accord donné, se met à vociférer : « Vous m’excusez si mon appel vous dérange. Mais j’aimerais que vous sachiez que ce qui s’est passé entre le président de la République et les militaires est une pure comédie. Ceux qui étaient présents n’ont rien à voir avec les vrais acteurs des événements du mardi dernier. Ce qui s’est passé le mardi dernier à Korhogo, Bondoukou, Bouaké et Abidjan n’est qu’un ballon d’essai. Maintenant que nous savons qu’il n’y a rien en face, nous allons mieux nous organiser. Nous allons étendre le mouvement partout. La question des primes allant jusqu’à 5 millions par soldat, la satisfaction des revendications sont des alibis pour justifier notre mouvement. Sinon, le véritable problème se trouve ailleurs. Alassane Ouattara le sait. Hamed Bakayoko le sait et tous les Ivoiriens le savent. Tant que les Ivoiriens qui meurent à petit feu ne sont pas libérés et tant que la Côte d’Ivoire sera gouvernée de façon tribale, dressant ainsi une partie des Ivoiriens contre d’autres Ivoiriens, nous agirons pour mettre de l’ordre. Nous refusons d’être les sacrifiés du régime. Voilà mon frère ce que je voulais te dire. Lorsque nous voyons comment Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir dans son pays sans que le ciel ne tombe sur la tête des Burkinabè, nous disons que le jour où Ouattara ne sera pas au pouvoir, ce sera grave pour nous les fils du nord. C’est pourquoi, vous remarquerez que ceux qui ont manifesté sont tous des anciens combattants des ex-forces nouvelles. Si rien ne change, nous allons à nouveau agir et cette fois, ce sera le départ du président Alassane Ouattara que nous allons réclamer. Merci frère ». Ainsi dit, l’interlocuteur a raccroché sans que j’aie eu le temps de répliquer.
Le Quotidien
Simplice Zahui
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