Billet d’humeur n°016 d’André Silver Konan: “Si Gbagbo est régulièrement candidat, je demanderai gentiment à Affi de laisser la place au chef”
Question de Jeune Afrique: « Le dossier de candidature de Laurent Gbagbo contient-il une lettre manuscrite signée comme les textes du FPI l’exigent, selon les pro-Affi ? »
Réponse de Michel Gbagbo: « Je suis un peu gêné par cette question parce que nous n’avons pas à révéler le contenu du règlement intérieur du FPI. Mais en tout état de cause, légaliste qu’il est, le Président Gbagbo a pris la peine de se faire constituer une candidature sans tâche. Le comité de contrôle est chargé de sa validation. S’il y a un manque, cet organe le dira. Dans le cas contraire, la candidature sera validée ».
Déclaration d’Innocent Akoï après sa rencontre avec Laurent Gbagbo à La Haye : « Nous avons échangé sur sa candidature à la présidence de notre parti. Il m’a informé qu’il ferait très bientôt, une déclaration sur tous ces sujets. Le Président ne décourage personne dans les actions au sein du parti. Il a écouté tout le monde et il se prononcera bientôt ».
Mon décryptage. 1: le dossier prêté à Laurent Gbagbo ne comporte pas de lettre manuscrite signée, comme l’exigent les textes du FPI. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Sur ce coup, Michel Gbagbo se comporte comme un sacré manipulateur, ce qui n’est d’ailleurs pas surprenant. Le « jeune homme » a une double personnalité : tantôt Saïf Al Islam Kadhafi (cf. ses déclarations pendant la crise postélectorale), tantôt Jean Sarkozy. De même, il étale ses nombreuses carences en politique (je l’ai souvent écouté ces derniers temps et j’ai des doutes sur sa démarche…intellectuelle), puisqu’un règlement intérieur d’un parti politique, ne relève pas du domaine du secret.
2: Vy Paul, le président du Comité de contrôle qui a validé la candidature attribuée à Laurent Gbagbo, fait du faux et les dissidents au sein de ce Comité ont raison de dénoncer « un acte solitaire » illégal, digne d’un parti communiste.
3: les pro-Affi ont intérêt à ne pas chanter trop tôt victoire (même si je prédis une victoire de leur mentor au congrès), parce qu’il n’est pas exclu que Laurent Gbagbo se porte officiellement candidat, ce qui, à mon avis, est peu probable.
Ma position: le jour où Laurent Gbagbo signera sa lettre manuscrite pour être régulièrement candidat, je serai parmi ceux qui demanderont gentiment au président Affi N’Guessan de laisser la place au (vrai) chef, parce que « c’est Gbagbo, on connait ».
En attendant, je ne peux qu’être surpris de constater que ceux qui veulent diriger un grand parti comme le FPI, agissent par procuration, avancent masqués, n’ont pas le courage d’affronter le président sortant eux-mêmes et entraînent toute une foule militante dans une sorte d’hérésie manipulatrice, à travers des actes dont le faux le dispute à l’illégalité.
André Silver Konan,
Journaliste-écrivain
PS : Dans l’affaire du limogeage de César Etou en tant qu’employé du groupe de presse La Refondation, éditrice de Notre Voie (journal officiel du FPI) officiellement pour « mauvaise gestion » ou faute lourde ; officieusement pour son soutien avéré à la candidature par procuration de Gbagbo ; j’apporte tout mon soutien au journaliste. Raison : ce licenciement est abusif. En effet, la mauvaise gestion dont on l’accuse doit être régulièrement prouvée et la faute lourde doit être validée par l’inspecteur du travail ; ce qui, à ma connaissance, n’est pas le cas. Cette méthode loubarde confirme ce que j’ai toujours dit concernant les partis politiques en Côte d’Ivoire : il n’y a pas d’un côté les bons, et de l’autre les méchants.
Commentaires Facebook