Par Manuella Yapi
Des militaires ivoiriens continuaient mardi vers 18h GMT d’occuper les rues dans quelques villes du pays pour réclamer des avancements et le paiement de primes, malgré l’appel du gouvernement les invitant à « regagner » les casernes.
Le mouvement de protestations est parti du camp génie de Bouaké (centre) où des soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, armée nationale) ont érigé dans la matinée des barricades pour bloquer les différents accès à la ville.
Des manifestations ont ensuite été signalées au camp commando de la commune d’Abobo, à l’ouest d’Abidjan, puis de façon quasi-simultanée à la Compagnie territoriale de Korhogo (nord) et à la deuxième région militaire de Daloa (centre-ouest).
Aux environs de 13H00 GMT à Abidjan, un journaliste de ALERTE INFO a constaté que des pompiers ont obstrué le passage sur le boulevard de l’Indénié à Adjamé (nord) qui passe devant le Groupement des sapeurs-pompiers militaires, provoquant un embouteillage sur le boulevard lagunaire au Plateau, quartier des affaires de la capitale.
Plus au sud de la ville, à Marcory, une colonne d’une vingtaine de Pick-ups surmontés de mitrailleuses 12/7 et conduits par des forces spéciales a été aperçue sur le boulevard Valery Giscard d’Estaing (VGE).
Le gouvernement ivoirien a réagi à travers un communiqué en début d’après-midi à la télévision nationale (RTI) dans lequel il a annoncé des décisions pour calmer cette vague de protestations.
Dans ce communiqué lu par le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, le gouvernement a décidé d’accorder un « droit de bail » à « 8400 caporaux à compter du 1er janvier 2015 ». L’apurement des « arriérés de solde de 476 ex-FDS (ancienne armée sous Laurent Gbagbo) » et des « frais de déplacement des militaires » a par ailleurs été annoncé.
Des dispositions ont également été prises pour permettre aux soldats de « se soigner décemment », grâce à l’apurement des allocations des ressources couvrant les frais de santé, selon M Paul Koffi.
Il a annoncé une rencontre imminente avec une délégation de militaires pour « apporter une solution définitive » aux problèmes de soldes, une décision qui n’a visiblement pas suffit à rétablir l’ordre.
Les militaires de Bouaké qui bloquaient encore les entrées et sorties de cette ville en fin d’après-midi, ont fait enregistrer une déclaration a la RTI locale, dans laquelle ils ont affirmé ne pas se reconnaitre dans les propositions du gouvernement, selon un agent de cette chaine de télévision.
Ils ont également décidé dans leur déclaration d’instaurer un couvre-feu à compter de ce jour de 19h30 à 6H00 GMT.
MYA
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