Il n’est pas certainement le premier ni le dernier cadre issu de l’ouest montagneux, en Côte d’ivoire, à être ministre de la république ou à s’intéresser au développement de cette partie du pays. Sidiki Konaté, fils de Man, en est le député. Une ville qui l’a vu grandir et où il a passé toute sa vie scolaire du CPI à la Terminale. Solidement enraciné dans le quartier populaire de Libreville où vivent toujours ses parents, Sidiki Konaté est un fin connaisseur de la région des Montagnes.
Pendant la rébellion, Sidiki Konaté en tant que N°2 de Guillaume Kigbafori Soro avait la charge secrète de surveiller l’ouest où il se rendait régulièrement chaque trimestre. C’est à juste titre qu’il cordonnait politiquement la pacification de la zone Ouest dans le découpage des zones CNO (Centre Nord Ouest) sous contrôle de la rébellion.
Pendant la crise postélectorale de 2010/2011, c’est encore à lui qu’il est confié la même mission de pacification de l’ouest par le président Alassane Ouattara.
Alors que les populations fuyaient dans les brousses, les représailles, Sidiki Konaté sillonne villages et hameaux dans les régions du Tonkpi et du Guemon pour rassurer les villageois et les chefs traditionnels, qui acceptèrent de regagner leurs maisons.
Sa trouvaille, le comité de paix (C D P), initié en pleine crise à Duekoué a permis aux communautés ennemies d’hier d’enterrer la hache de guerre. Ce comité s’est ensuite étendu à toute la région et a prouvé toute son efficacité dans le maintien de la paix sociale.
Après l’appel de Daoukro, lancé par le président du PDCI, Henri Konan Bédié le 17 septembre 2014, concernant la candidature unique du président Alassane Ouattara au sein du RHDP, pour les présidentielles de 2015, c’est encore à Sidiki Konaté qu’il sera confié sur les 33 délégations du RDR, de conduire la mission d’explication dans les régions du Tonkpi et du Guemon.
Et depuis le 23 octobre 2014, Sidiki Konaté et sa délégation sont présents dans le grand ouest. Où ils ont déjà parcouru plus de 20 localités en moins de 3 semaines. Ce sont pour la région du Tonkpi : Sangouiné, Mahapleu, Zouan Hounien ville, Vanhoué, Biantouo 2, Danané, Biankouma, Gbonné, Man, Logoualé, Petit et Grand Gbapleu, Kandopleu et pour la région du Guemon : Tiény-Séably, Facobly, Nidrou, Totrodrou, Nenandy-Zia, Kouibly, Tacourably, Duekoué, Bangolo…Des localités avec des pistes villageoises parfois impraticables. De jour comme de nuit, la délégation bravant chaleur et pluie ont communié avec des populations qui rencontraient pour certains un haut cadre du RDR pour la première fois et pour d’autres, très heureux de revoir leur « fils ».
Mais à l’ouest il n’y avait pas que des retrouvailles, émotions et souvenirs.
La vie a aussi repris à l’ouest.
Il y a 2 ans, l’ouest était méconnaissable. De Duékoué à Kouibly en passant par Man, les régions du Tonkpi et du Guemon avaient un visage de zones fantômes. Les villes et villages étaient déserts. Les communautés autochtones et allogènes se regardaient en chien de faïence. La guerre était passée par là et avait laissé tant de séquelles !
Au moins, une famille a perdu un membre. Les petits commerces avaient fermé. La mort courait les rues. La pauvreté mélangée à la haine formait un cocktail explosif à tout moment. Il y a deux ans, les attaques des localités de Taï, Bloléquin effrayaient l’ensemble de l’ouest. Il y a deux ans, brûler un Etre humain, des magasins, des maisons (…) Violer une fille ou éventrer une femme enceinte était un acte normal à l’ouest. En somme, l’ouest était un nomandsland. Le théâtre de toutes sortes de violences inhumaines.
Mais cette description est désormais derrière nous.
Pendant trois semaines, nous avons sillonné l’Ouest. Le constat est net : La vie a repris à l’Ouest. Malinké, Dan et Wê parlent désormais le même langage : la paix et la réconciliation. Tous veulent la paix, la sécurité et le développement.
La police nationale et la gendarmerie veillent au grain. On ne trouve plus de FRCI dans les villages. Ni dans les quartiers en ville. Il n’y a plus de règlement de compte entre FRCI et population pour une affaire de femme. Partout, les petits commerces ont rouvert. Les cadres et fonctionnaires sont régulièrement affectés à l’ouest. Les danses folkloriques ont repris du service. Les jeunes parcourent nuitamment de très longues distances entre deux villages à la recherche de l’âme sœur. En un mot, l’ouest se porte à nouveau bien.
La traite de cacao bat son plein. La récolte du nouveau riz occupe plus d’un paysan.
Mais derrière ce tableau reluisant se cache une autre réalité.
On le sait, l’ouest, depuis l’ère Houphouêt n’a jamais été aimé par les régimes successifs en Côte d’Ivoire. Instrumentalisé pour être de bons soldats à la solde de tel ou tel pouvoir, l’ouest n’a toujours pas été récompensé à la hauteur de ses contributions. Quoi de plus normal que les préoccupations qui datent de l’ère coloniale surgissent aujourd’hui en 2014.
Les recommandations de l’Ouest à leur fils Sidiki Konaté
Qu’on soit dans le Tonkpi ou le Guemon, les préoccupations des populations sont identiques : La question des routes, l’électrification villageoise, l’occupation illégale des terres et forêts classées par des étrangers venus des pays voisins, le problème d’adduction d’eau potable etc.
Mais pour Kouibly, au-delà de cette généralité, c’est le bitumage de l’axe Man-Kouibly qui demeure la préoccupation principale. Distant de seulement 48 km, cette route a connu tous les régimes politiques et autres promesses électoralistes en Côte d’Ivoire sans connaître malheureusement le moindre début de bitumage. A Semien (Facobly), ce sont les Gendarmes qui sont dénoncés par une population martyrisée par ceux-là même commis pour les protéger. A Zouatta (Facobly), c’est la Sodefor qui est indexée pour avoir menacé les paysans de quitter leurs plantations pour cause de forêts classées.
A Zouan Hounien, Duékoué et Bangolo, c’est le récurrent problème d’occupation illicite des terres par des Burkinabé qui préoccupent les villageois.
Mais à Man, les chefs traditionnels, eux, ont une préoccupation différente. Pour ces derniers, l’émergence prônée par le pouvoir Ouattara doit se ressentir jusque dans les villages. Prenant le Chef de l’état au mot et qui a promis un toit à chaque ivoirien, les chefs traditionnels Dan de Man ont une idée. « Tu es notre fils, et nous connaissons tes forces auprès du pouvoir. On entend depuis, un ivoirien, un toit. Nous voyons que des chantiers ont même ouvert sur la route de Bingerville et partout autour d’Abidjan. Ici même, on nous a dit qu’il y aurait des logements sociaux vers Zélé. Monsieur le député, quel paysan qui va quitter Man ville ou son village pour aller habiter à Zélé ? Aussi, qui pourra payer cash 5 millions pour un logement » ont fait remarquer les chefs avant de conseiller : « Pour nous, le gouvernement doit subventionner le ministère du commerce afin que celui-ci diminue le prix des matériaux de construction, tels, le ciment, le fer, les bois, tôles, carreaux…Avec cela, il est certains que vous verrez des paysans se construire leur propre toit sans attendre l’état. Pour nous ce sera le début de l’émergence dans les villages. Enfin, nous souhaiterions la valorisation des braves planteurs en rééditant la coupe nationale du progrès. Bien sûr la question des routes pour évacuer nos produits demeure. »
Comme on le voit, l’ouest, s’il adhère à l’appel de Daoukro et promet un score écrasant pour la réélection du président Alassane Ouattara en 2015, n’aura pas manqué de rappeler à l’émissaire du RDR et de surcroit leur fils, Sidiki Konaté mais aussi au pouvoir d’Abidjan que sa condition de vie n’a pas véritablement changé. Un message que le secrétaire général adjoint du rdr, chargé des syndicats, de la société civile et du monde associatif, Sidiki Konaté, par ailleurs député de Man et fils du grand ouest a promis transmettre fidèlement à qui de droit.
Service de communication du Ministre Sidiki Konaté
Philippe Kouhon
Tél : 45592357
Mail : pkouhon@gmail.com
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