Côte-d’Ivoire – Le FPI dans la CEI de Bakayoko « un choix injurieux et criminel »

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Le FPI dans la CEI de Bakayoko, une décision à assumer pleinement devant l’histoire

Le moment du bilan n’est pas encore arrivé mais il viendra. Le moment viendra de passer au microscope politique et au tribunal infaillible et impitoyable de l’histoire le passage au pouvoir du Front Populaire Ivoirien, et sa gestion de la crise de son arrivée dans le bois sacré dans des conditions calamiteuses en Octobre 2000 à son départ dans des conditions encore plus calamiteuses en April 2011. Je ne voulais pas et je ne pensais pas écrire sérieusement un papier de sitôt pour dénoncer les clientélismes éhontés et cyniques, les pharisaïsmes, fourberies et autres duplicités désolantes et déconcertantes du FPI et lui donner l’assaut car je me disais qu’il y aura pleinement du temps pour cela plus tard. Aussi y-a-t-il encore et toujours Alassane Ouattara que le FPI a aidé par incompétence grossière, criminelle et notoire à installer confortablement dans le fauteuil présidentiel qu’il faut chasser. Et enfin ne-tire-t-on pas sur une ambulance et ne donne-t-on pas de coups à un homme déjà au sol. Ce sont des règles élémentaires de toute bagarre entre des adversaires civilisés et moraux.

Mais force est de constater que le FPI est un parti de pâtissiers, sottisiers, bricoleurs et amateurs politiques dont les erreurs infinies et incessantes ne font que couler davantage le pays et continuent à faire du tort et des dégâts incalculables à tout le monde. Pendant les dix ans de crise, le FPI n’a JAMAIS eu une position consistante. Le FPI n’a JAMAIS pris et maintenu une même position sur un dossier. Le FPI n’a JAMAIS pris une décision sur un sujet précis qui est restée la même du début à la fin. Le FPI dit une chose le matin et son contraire à midi, pour se contredire l’après-midi et se ré-contredire encore plus profondément et scandaleusement avant la fin de la soirée. Depuis Marcoussis jusqu’à sa perte spectaculaire du pouvoir en April 2011 de façon grossière et inédite dans toute l’histoire moderne de la politique. Les contradictions, les indécisions, incohérences, inconstances et inconsistances du FPI l’ont perdu comme un gamin turbulent qui ne sait pas ce qu’il veut. En vérité, si Alassane Ouattara n’était pas aussi barbare, si ses rebelles ne s’en étaient pas pris à des civils innocents, s’ils s’étaient contentés d’affronter et arracher le pouvoir au FPI sans tuer des ivoiriens ordinaires et sans faire la guerre à la Côte d’Ivoire, nous aurions tous déjà fait le deuil du FPI et nous serions passés à autre chose car le FPI a eu sa chance au sommet de l’État, l’a gâchée, et a perdu le pouvoir sottement. Pour un parti politique, le FPI est une catastrophe ambulante. Et c’est même un abus de langage de le traiter de parti politique. Même agissant contre notre constitution, si Ouattara avait pris le pouvoir en utilisant plus sa tête et moins ses muscles, personne ne serait aujourd’hui en train de mener le même combat que le FPI. Et même après avoir pris le pouvoir, si Ouattara avait su se débarrasser de ses vêtements de chef de clan et chef de guerre pour en mettre ceux de chef d’État … un état équitablement au service de tous les ivoiriens en leur donnant les mêmes chances et sans martyriser ou emprisonner personne … nous n’en serions pas là non plus à le dénoncer aux côtés du FPI.

Pour moi la goutte d’eau qui fait déborder le vase et là où je mets une croix définitivement sur le FPI en tant que parti politique, c’est sa décision de retourner à la CEI du même Youssouf Bakayoko alors que nous savons tous comment cette autre aventure électorale va se terminer. Après malheureusement, pour protester et marquer son désaccord avec les résultats que Bakayoko va proclamer, le FPI va encore jeter les jeunes dans la rue et envoyer ses militants à l’abattoir comme il sait si bien le faire. Le FPI est champion pour se mettre volontairement dans les cordes, dans des situations où un débile mental n’irait pas. Et quand les choses tournent à son désavantage et que tout se retourne de façon prévisible contre lui, le FPI envoie les enfants des autres pour mourir dans la rue parce-que ces pauvres gamins ont commis l’erreur de croire et suivre naïvement les leaders du FPI, prenant des fous pour des sages. À la fin de cette crise, quand nous aurions fini de demander des comptes à Alassane Ouattara, au RDR et à tous les chefs de la rébellion, pour être justes nous devrions aussi demander des comptes aux responsables du FPI qui ont souvent pris de très mauvaises décisions et au moment d’en assumer les conséquences logiques, ils ont jeté leurs militants dans les rues pour aller affronter des armes de guerre les mains nues. Désolé, ce n’est pas de la politique ça. C’est du gangstérisme politique d’ailleurs très irresponsable. Ce n’est pas assez d’accuser les rebelles de Ouattara et les soldats français d’avoir tiré sur des jeunes manifestants ivoiriens aux mains nues. Il faut aussi évoquer la responsabilité politique et pénale de ceux qui poussent les jeunes dans la rue pour affronter les armes de guerre sans moyens de se défendre.

On ne fait pas la politique pour envoyer ses militants à la mort, envoyer de pauvres adolescents qui ont encore toute leur vie devant eux au casse-pipe. Et pourtant, que quand vous étiez au pouvoir, et quand vous allez encore retourner au pouvoir grâce à leur combat et leurs sacrifices, vous volerez seuls l’État sans rien leur donner. Voici des militants du RDR qui ont risqué leur vie pendant la crise pour leur parti et qui aujourd’hui sont obligés de s’immoler par le feu à force de désespoir pour quelques billets de banque pour se nourrir et se loger alors que le RDR est au pouvoir et ses ministres et cadres volent l’État à coup de milliards de francs cfa. On a encore en mémoire le massacre des jeunes ivoiriens par l’armée française devant l’hôtel Ivoire en Novembre 2004 pour sauver le pouvoir du FPI qui n’a même pas eu la décence de porter plainte – même symboliquement – contre l’État français au nom de ces enfants froidement et violemment abattus par la France. Au contraire, sur demande de la France, Laurent Gbagbo a accepté – et j’en ai encore une rage terrible – de tourner la page. Puis les intérêts du FPI l’ont emporté sur le sacrifice suprême de ces enfants morts si jeunes dans la fleur de l’âge pour un pouvoir en qui ils croyaient. Il y a eu après plusieurs massacres d’enfants ivoiriens envoyés sciemment à l’abattoir par le FPI. Ils la pratiquent tous ces politiciens sans âme et sans scrupule cette sorcellerie qui consiste à obtenir et à conserver le pouvoir d’État sur le sang de leurs militants, les enfants des autres, qu’ils jettent souvent à la rue pour affronter, sans moyens de défense, les armes adverses. Alors que quand ils sont ou retournent au pouvoir, ces militants n’en tirent souvent rien. Seuls le parti et ses cadres avec leurs familles et proches se partagent le gâteau. Par contre il faut reconnaitre que le RDR fut moins cynique que le FPI qui jetait systématiquement ses militants dans la rue pour des batailles qu’il n’était pas lui-même prêt politiquement à mener. Et quand les jeunes se faisaient tirer dessus, le FPI prenait un malin plaisir à venir faire les calculs macabres à la télévision en criant son indignation et en se contentant juste de dénoncer le bilan des tueries. Tout ceci avait fini par agacer et exacerber des observateurs de la crise ivoirienne et les retourner contre Laurent Gbagbo et le FPI car ce sont des comportements très indignes et irresponsables.

C’est votre choix de retourner à la CEI de Bakayoko et Ouattara. Mais vous avez intérêt à garder le silence quel que soit le résultat que Youssouf Bakayoko va proclamer après les élections présidentielles de 2015. Si Youssouf Bakayoko proclame Ouattara vainqueur et que vous jetez les enfants des autres devant les canons et fusils militaires comme en 2010, cette fois nous allons nous assurer que vous êtes TOUS arrêtés et inculpés sans exception. Des chefs d’État avaient dit à Laurent Gbagbo en 2010 qu’il faut être « FOU » pour confier la présidence de la commission électorale à un membre de l’opposition armée. C’est pourquoi Gbagbo s’est retrouvé SEUL et sans soutien sûr et indéfectible parmi les présidents africains quand il contestait les résultats de l’élection.

Quand vous avez à votre tour réclamé la présidence de la CEI à Ouattara pour les présidentielles de 2015, lui et son entourage vous ont répondu sans ambages qu’il faut être « FOU » pour confier l’enjeu d’une telle élection à son ennemi. En somme, dans les coulisses et les conversations privées, beaucoup de gens pensent que vous fous. Même dans les rangs des plus fervents partisans de Laurent Gbagbo et du FPI, beaucoup pensent que vous êtes fous. Si vous ne l’êtes pas, vos décisions le paraissent depuis l’avènement de la rébellion en Septembre 2002. Je vous dis ici tout haut ce que plusieurs pensent tout bas parce-que la vérité ne me fait pas peur. Conclusion, c’est votre droit de vous comporter comme des fous et de prendre des décisions qui font croire à votre folie. Seulement, assumez dorénavant les conséquences. Si vous allez aux présidentielles de 2015 avec Bakayoko à la tête de la CEI, préparez-vous à un deuxième mandat de Ouattara et ne venez plus foutre la merde encore dans le pays. Les ivoiriens sont fatigués ; ils veulent la paix. Alassane Ouattara est du mauvais côté de l’histoire. Mais au moins il fut logique et conséquent dans sa démarche et ses décisions depuis qu’il a déclaré la guerre à la Côte d’Ivoire. Mais vous qui êtes supposés être du bon côté, presque toutes vos décisions sont pires, catastrophiques et effroyables. Et ça fait sérieusement peur.

Une contribution de Me Namory F. Dosso

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