Cela s’appelle la politique de deux poids deux mesures. Au Burkina Faso, la CEDEAO se montre très conciliante vis-à-vis du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida. Ce dernier, après avoir confisqué la révolution des Burkinabè, a dissous l’Assemblée nationale, pour s’autoproclamer chef de l’État le 31 octobre 2014 à la fuite de Blaise Compaoré.
Réunis à Accra, ce 6 novembre 2014, les chefs d’État de la Communauté ont désavoué l’UA, se prononçant contre les sanctions internationales de sorte que le lieutenant-colonel Zida, assuré de ce soutien, se moque de l’Union africaine et de son ultimatum de deux semaines pour remettre le pouvoir aux civils.
La CEDEAO, sous les auspices d’Alassane Dramane Ouattara, n’a pas joué une telle partition au Mali à la chute, le 22 mars 2012, de ATT. Les sanctions ont aussitôt plu: suspension du pays de la Communauté, interdiction de voyager et gel des avoirs du capitaine Amadou Haya Sanogo et des animateurs de la junte, fermeture des frontières de la BCEAO avec le pays et embargo total contre le Mali avec la menace de faire intervenir la force militaire de la CEDEAO contre la junte.
Objectif de cette batterie de mesures: étouffer la junte et son régime et les contraindre au retour à l’ordre constitutionnel normal obtenu, au forceps, avec la venue au pouvoir de Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale malienne alors en exil au Burkina Faso.
Concernant le Pays des hommes intègres, non seulement aucune de ces mesures de représailles n’est à l’ordre du jour alors que nous sommes dans le même cas de figure, mais ni l’UA ni la CEDEAO, tout discrédit bu, ne parle de retour à l’ordre constitutionnel normal; le sujet paraît d’autant tabou qu’aucune organisation n’évoque même la remise du pouvoir à Soungalo Ouattara, sosie du chef de l’État ivoirien et président de l’Assemblée nationale burkinabé.
FB
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