La jurisprudence « Compaoré dégage » commence à faire ses effets en Afrique. Merci au peuple Burkinabè (Yamb)
Boni Yayi annonce le retrait du projet de révision de la Constitution de l’Assemblée nationale
(Sur France 24, Yayi jure de partir en 2016, il veut des élections ; il serait hostile au slogan « Après nous, c’est nous »)
Comme une traînée de poudre, hier, lundi, 03 novembre 2014, la nouvelle du retrait du projet de révision de la Constitution de l’Assemblée nationale par le Président Boni Yayi, a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux. En attendant de saisir le Parlement pour joindre l’acte à la parole, il faut noter que ce recul qui est de nature à décrisper la tension qui prévaut depuis quelques mois, intervient aux lendemains de la chute du régime Blaise Compaoré au Burkina-Faso. C’est comme si le printemps burkinabè a sauvé la démocratie au Bénin. Attendons de voir.
De sources dignes de foi, on apprend que le Président Boni Yayi renonce à l’option de la pérennité au pouvoir qui semble prendre du pas sur les serments pris par certains chefs d’Etat en Afrique depuis quelques années. Il l’a fait savoir à la faveur d’une interview à France 24. Pour le numéro 1 béninois, il n’est pas question de modifier la Constitution du Bénin, source de nombreux conflits ailleurs. «Je ne briguerai plus un autre mandat ». Et le journaliste de continuer sur la question.”Je ne toucherai pas à ma Constitution. Non, non, je le jure”, a-t-il souligné. Comme si cela ne suffisait pas, il a lancé un appel à ses pairs en disant :”Chers collègues, évitons des situations opportunistes à nos Constitutions”. Ces déclaration interviennent quelques jours après le soulèvement du peuple burkinabè contre le diktat du Président Blaise Compaoré qui manigançait pour retoucher la Constitution aux fins de briguer un autre mandat, alors que même les tergiversations autour de la correction de la Liste électorale performante informatisée (Lépi) et par ricochet de l’organisation des élections locales, municipales, communales et législatives, faisaient monter le doute dans la tête des Béninois sur le départ de Boni Yayi en 2016.
Mieux, plusieurs décisions ont été prises par le Président Boni Yayi depuis le débarquement inattendu et historique de Blaise Compaoré du pouvoir pour rassurer le peuple béninois. Il s’agit par exemple de la rallonge budgétaire de plus de 3 milliards de FCFA dont a bénéficiée le Cos/Lépi pour achever son œuvre ainsi que de la demande du gouvernement envers le parlement et qui consiste à prendre des dispositions dérogatoires pour réduire certains délais notamment ceux concernant les différentes étapes du processus électoral. Egalement dans le sérail présidentiel, on apprend que le prince de Tchaourou ne veut même plus entendre le slogan « Après nous, c’est nous » qui est devenu le cri de ralliement de certains de ses poulains, de peur d’attirer le courroux du peuple. Ce qui amène à se demander si la docilité est devenue une règle d’or dans la famille présidentielle.
En tout cas, le printemps burkinabè a servi de leçon pour les thuriféraires du pouvoir au Bénin. C’est le moins qu’on puisse dire du revirement au sommet de l’Etat. Car le régime Yayi a compris que seul le peuple est souverain et il ne pourra tenir face à la détermination populaire là où le grand et puissant Blaise Compaoré a capitulé. Le grand camarade de lutte, le général Mathieu Kérékou l’a compris avant lui.
Hermann Obinti
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