Depuis le début du soulèvement populaire au Burkina Faso voisin, certains des nôtres comme pris par un oubli collectif traitent les ivoiriens de peureux et de bavards sur les réseaux sociaux tandis que les autres peuples prennent leur responsabilités pour se débarrasser de leurs dictateur.
J’estime qu’il faut féliciter les burkinabés qui ont pris leurs responsabilités mais il ne faut pas pour autant occulter l’histoire de notre jeune nation. Le peuple ivoirien est vaillant et courageux et les exemples sont légions pour le prouver. Je ne parlerai pas de l’ère coloniale et des différents soulèvements dans plusieurs régions de notre pays. Restons avec les contemporains.
En 2000, face au refus du Gal Guei de quitter le pouvoir, les ivoiriens sont descendus massivement dans les rues face aux hommes de Boka Yapi qui tiraient a bout portant sur les manifestants. A aucun moment, ceux-ci n’ont reculé alors que nous savons que de nombreux massacres ont été orchestré. Les ivoiriens ont rétabli ce que dit le vote, les mains nues.
En 2002, lors de la tentative de coup d’état piloté par Dramane Ouattara et son frère Blaise Compaoré, les ivoiriens ont encore faire mordre la poussière aux déstabilisateurs.
En novembre 2004, tandis que l’armée française bombardait les deux ponts pour empêcher les ivoiriens de rejoindre l’aéroport Felix Houphoeut Boigny, ceux ci affluaient en masse de toutes les communes d’Abidjan. Cette nuit, je suis passé aussi par ce même lieu en dépit de tous les dangers que l’on annonçait.
Toujours en novembre 2004, devant l’hôtel Ivoire et la résidence du président Gbagbo, le peuple ivoirien a fait face avec dignité et courage aux armes françaises. Rappelons que cette nuit, la résidence présidentielle avait déjà subi des tirs de l’aviation française.
En 2010 encore le peuple est resté dans les rues pour défendre la victoire du président Gbagbo face aux mêmes armes françaises cette fois accompagnées ouvertement par leurs alliés, les rebelles de Ouattara.
Je cite ces quelques exemples qui ne sont pas exhaustifs pour montrer que mon peuple n’est pas un peuple de peureux. A chaque fois que l’histoire l’a jugé opportun, il a joué sa partition avec maestria et courage. Au jour d’aujourd’hui le peuple est serein et attend que les leaders s’accordent sur le stratégie et le but. Si Blaise a pu faire 27 années au pouvoir, c’est parce qu’il réussissait a diviser les opposants avec l’argent ou de fausses promesses. Une fois que tous les opposants se sont mis ensemble, le dictateur est tombé en quelques heures. Voici pour moi la principale leçon qu’il faut tirer des événements survenus au pays des hommes intègres.
QUI AVEC COURAGE SONNERA LE TOCSIN POUR FAIRE PARTIR LE DICTATEUR DES LAGUNES?
Steve Beko
Les commentaires sont fermés.