Côte d’Ivoire Burkina – La longue route d’errance d’un hôte encombrant nommé Compaoré

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Blaise Compaoré a promis, avant les négociations de Linas-Marcoussis en janvier 2003, la justice internationale à Laurent Gbagbo qu’il a traité de Milosevic. Ça n’a pas loupé. Le président ivoirien est à La Haye, depuis novembre 2011, et a été renvoyé en jugement. Sa joie a été de courte durée. Et lui, le procureur, vient de commencer sa longue route d’errance.
L’ex-président tchadien, Hissène Habré, renversé le 1er décembre 1990, est en exil, avec sa famille, au Sénégal; et, depuis le 30 juin 2013, il est placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte par un tribunal spécial devant le juger. Amadou Toumani Touré, renversé par un coup d’État, dans la nuit du 21 au 22 mars 2012, deux mois environ avant la fin de son mandat, l’y a rejoint avec sa famille. Le 27 décembre 2013, le gouvernement malien a saisi l’Assemblée nationale, où siège la Haute cour de justice, pour juger l’ancien président malien.
Le juge et partie dans la crise ivoirienne, le pompier et pyromane de la sous-région ouest-africaine, balayé comme un fétu de paille le 31 octobre 2014, par un soulèvement populaire, a échoué, avec sa famille et ses proches, en Côte d’Ivoire ce 1er novembre 2014. L’hôte encombrant du pays de l’hospitalité est en «lieu sûr», Yamoussoukro, capitale politique d’un pays où des détenus pro-Gbagbo sont placés en «résidence protégée», la DST.
Et le tour de Blaise Compaoré viendra, inévitablement, de répondre de ses actes, avec tous ces cadavres dans son placard. «En cette journée, une pensée pour le père de la révolution burkinabé, Thomas Sankara, dont le meurtre est resté impuni», twitte, ce 1er novembre, Mame Ramatoulaye Yade ou Rama Yade, ancien membre du gouvernement Nicolas Sarkozy (secrétaire d’État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’homme, puis secrétaire d’État chargée des Sports jusqu’en 2010) qui retrouve maintenant de la voix.
Le plus grand créateur d’exilés ouest-africains devant les Africains et l’Éternel, est devenu exilé lui-même à Yamoussoukro. Les Juifs disent souvent que «Dieu a de l’humour». Et cet humour dans le cas du beau Blaise est pervers et montre à tous, indéboulonnables ou pas, hommes forts ou pas, qu’ici bas, tout n’est que vanité. Vanité des vanités, tout est vanité.

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