Situation au Burkina Faso: La position de LIDER
LIDER | 30 octobre 2014
Les médias internationaux annoncent que l’armée burkinabè a pris les pouvoirs législatifs et exécutifs, instauré un couvre-feu de 19h à 6h et mettrait en place un organe de transition pour 12 mois. Ceci est donc purement et simplement un coup d’Etat militaire. Mais par qui est-il organisé? Par Blaise Compaoré ou contre lui? Blaise Compaoré est le chef suprême des armées. Est-il aux arrêts? Ou bien préside-t-il encore le pays, étant donné qu’il a autorité sur le chef d’Etat-major des armées qui a signé le communiqué?
Une chose est certaine: Les populations burkinabè manifestaient contre un coup d’Etat constitutionnel, elles ont eu un coup d’Etat militaire. Les mêmes militaires qui ont soutenu le régime vont proposer un gouvernement de transition. L’armée, comme à l’époque en Égypte, essaye de se dédouaner à bon compte. Les printemps arabes nous ont montré que quand les populations descendent dans la rue pour changer le régime, cela ne mène pas très loin. Certes, le visage honni est souvent chassé, mais au bout d’un certain temps, on se rend compte que le nouveau visage agit comme l’ancien. Il faut que les populations au Burkina Faso et ailleurs en Afrique comprennent que changer un régime ne suffit pas. Il faut changer le système.
La constitution est-elle dissoute de fait ? Au nom de quels principes constitutionnels l’armée conduira-t-elle une transition? Transition vers quoi? Vers où? Telles sont les questions que LIDER se pose en ces heures de tumulte qui secouent notre voisin.
De notre point de vue, l’opposition ayant réussi à faire reculer M. Compaoré de son projet de modification de la Constitution pour se maintenir au pouvoir, l’armée n’avait pas à prendre la main de cette façon. La dissolution des organes de l’Etat à laquelle l’armée a procédé est illégale, car elle substitue une illégalité de force militaire à une illégalité refusée par les populations.
LIDER regrette profondément la pauvreté institutionnelle qui caractérise les pays d’Afrique francophone. Les manifestants burkinabè voulaient un respect de la Constitution et non sa violation, comme cela est le cas actuellement.
Nous souhaitons beaucoup de courage au vaillant peuple du Burkina Faso, pour qu’il ne se laisse pas voler sa victoire et proteste contre la mise à mort de la Constitution par l’armée.
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