Côte d’Ivoire – La mère de Gbagbo “Sokouri” sera inhumée à Blouzon

koudoummom

La nonagénaire Lélé Gado Marguérite, mère du président Laurent Gbagbo, sera inhumée à Blouzon, son village natal dans la sous-préfecture de Bayota. Cette décision a été prise, le samedi 25 octobre dernier à Gnaliépa, au terme d’une longue et âpre concertation de 2 h 47 mm, entre l’ex-ministre Aboudramane Sangaré (à qui Gbagbo a confié l’organisation des obsèques de sa mère) et le village de Gnaliépa où était mariée maman Gado, en seconde noce. la concertation a eu lieu au domicile d’André Dalis Monoko, chef du village de Gnaliépa.

Après les échanges de civilités, Aboudramane Sangaré a décliné l’objet de sa présence en ces termes : «Le président Laurent Gbagbo n’est pas présent physiquement mais il est là par ma présence. Aujourd’hui, ma voix est sa voix. Pour le décès de sa mère, il adresse à tous ses parents de Gnaliépa, ses condoléances les plus attristées. Vous le savez, Gbagbo est très attaché à Gnaliépa. C’est ici qu’il a grandi. C’est d’ici qu’il est parti avec toutes vos bénédictions pour se hisser au sommet de l’Etat. Il dit merci au village qui l’a adopté et qui a aussi adopté sa mère. Maman Gado Marguerite a souffert jusqu’au dernier souffle pour le choix politique de son fils. Vous connaissez l’attachement de Gbagbo à sa mère qui lui a tout donné et qui a tant souffert pour son choix politique. Gbagbo est profondément attristé par la mort de sa génitrice. Surtout quand il se rappelle les conditions dans lesquelles elle a quitté, le 29 Mars 2011 à 18 h, Gnaliépa pour se rendre au Ghana. Elle a traverse l’eau par une pinasse. Arrivée au Ghana, elle n’avait aucun contact avec son fils SOKOURI [nom affectif donné à Laurent Gbagbo dans la localité]. C’est seulement lorsque Gbagbo est arrivé à La Haye qu’il a pu communiquer avec sa mère. Gbagbo a vécu ici. Il connaît les traditions. Il est Bété et il est surtout historien. Selon la tradition, c’est à Gnaliépa que le corps de sa mère devait se reposer. Mais maman Gado Marguerite avait émis le vœu d’être enterrée à Blouzon aux côtés de son père si elle tombait en exil au Ghana. C’est pourquoi d’ailleurs, elle a tenté en vain de rallier ce village, le 15 octobre dernier. Votre fils Gbagbo m’envoie pour vous demander d’accepter la dernière volonté de celle que vous avez tant aimée. Je comprends votre état d’âme mais mon devoir est de vous demander de m’aider à respecter la volonté de la défunte. Gbagbo vous regarde, Gbagbo vous écoute et Gbagbo sait que vous allez le comprendre pour que les funérailles de sa mère s’organisent dans la paix et la tranquillité». Ce long plaidoyer a été soutenu successivement par Philippe-Henri Dacoury-Tabley, Martin Sokouri Bohui et Saturnin Boli Gaoudi, respectivement ex-gouverneur de la Bceao et ex-députés Fpi.

Prenant ensuite la parole, Ziéga Onekpo Fulbert dit Kennedy, le «mari» de la défunte (frère de son véritable époux décédé) rejette tous les arguments développés. Mais le chef du village de Gnaliépa intervient pour apaiser les esprits. «Je suis dans les mêmes dispositions que tout le village. Mais vous sommes obligés de respecter la dernière volonté de la défunte», dira-t-il. a sa suite, le veuf reprend la parole et assure : «ce n’est pas normal. Mais j’ai le devoir de respecter la dernière volonté de ma femme». Il était exactement12 h 47 mn. Les pourparlers ont démarré à 10 h. Aboudramane Sangaré qui était accompagné dans cette mission par Philippe-Henri Dacoury-Tabley, Martin Sokouri Bohui et Saturnin Boli Gaoudi, Benjamin Djédjé et Marc Gbaka remercie le village de Gnaliépa pour sa compréhension.

Avant de prendre congé de ses hôtes pour Mama et Blouzon, il leur dira ceci : «Laurent Gbagbo a aujourd’hui deux maîtres : Dieu et sa conscience. Ils l’ont pris comme un colis pour le livrer aux Blancs. Faites-lui confiance ! Il tient toujours aux Ivoiriens».

Les obsèques de la mère du président laures Gbagbo se feront à Blouzon dans la sous-préfecture de Bayota. Les Ivoiriens n’entendent plus que le programme.

Marius Dangan Kpan, Correspondant permanent à Gagnoa

Source: Notre Voie n° 4849 du lundi 27 octobre 2014

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