Affaire «400 millions pour un voyage de Duncan aux USA»
Le démenti apporté par la Primature aux accusations de gabegie dont parle la presse depuis quelques jours, n’a convaincu personne. Un communiqué léger et injurieux qui fait la morale aux Ivoiriens, alors qu’il suffisait d’apporter les preuves du contraire de ce qui s’écrit dans la presse. Pauvres contribuables ivoiriens.
Le communiqué signé de Yao Noël, un journaliste retraité qui a fait le malheur de Bédié, quand il était au pouvoir (il a été surnommé le répondeur automatique de Bédié) est tout sauf un démenti avec preuves à l’appui. Le communiqué est truffé d’expressions agressives du genre : « gare à tous ces apprentis sorciers, guidés par le mal, téléguidés par des mains obscures et malodorantes”. Comme si dans sa position actuelle, Duncan pouvait encore menacer quelqu’un.
Dans le même communiqué rédigé décidément avec légèreté, il est écrit : «tant que Duncan trouvera grâce aux yeux du PR [abrégé dans le texte, ce qui prouve bien que la Primature a quelque chose à reprocher à la Présidence, en dépit du communiqué officiel], toutes les méchancetés ne seront que de vaines fadaises et des coups foireux”.
Plus grave, le texte finit comme il a commencé, par une série d’injures. “Arrêtez, enfin, ces « négreries » face au colossal travail quotidiennement abattu par le Premier Ministre Daniel Kablan Duncan et les ministres. Concentrons-nous sur l’essentiel et que, chacun, fasse d’abord son travail, son « homework » avant de chercher à mentir, salir, dénigrer et détruire celui ou ceux qui se tuent à la tâche”.
On se demande ce qui a bien pu pousser Yao Noël, qui se présente comme le porte-parole de Duncan et son chargé de communication, à écrire un tel démenti. Un démenti qui n’en est pas un, puisqu’il n’apporte aucun élément nouveau, qui puisse éclairer la lanterne des Ivoiriens. Et quand on n’apporte pas la preuve du contraire, c’est que les allégations dont on est accusées sont vraies.
Et ceci n’a pas échappé aux Internautes. Sur le site où le démenti a été publié, un commentaire résume l’opinion générale. Elle est exprimée en ces termes. “C’est quoi ce « journalisme » de bas étage à l’ancienne, digne des Tapé Koulou et consorts ? A la vue d’un tel écrit (parce que ceci n’est pas un article journalistique), on peut comprendre pourquoi Yao Noël et autres grands patrons de la presse ivoirienne des années 90, ont tous disparu. Nous aimons tous le premier ministre et admirons son travail, mais si l’on veut vraiment le servir, c’est la vérité des faits qui lui sont reprochés qu’il faut rétablir. Parce que cette foire aux injures de Yao Noël n’est d’aucune utilité en pareil cas !”.
En définitive, ce démenti signé par quelqu’un que personne ne voulait dans un cabinet ministériel depuis la chute de Bédié, parce qu’il est réputé grand “mengeur” et paresseux, et qui a été ressuscité par Duncan dont il était l’un des communicateurs avant le coup d’Etat de 99, enfonce plus le premier ministre qu’il ne le blanchit. Ne dit-on pas que qui se défend s’accuse ? Qui se défend mal s’accuse encore plus. C’est le cas de ce communiqué.
Laurent Abro N.
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