Décès de la mère de Gbagbo – Comment le régime mène une campagne tous azimuts pour montrer patte blanche

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Qui se sent morveux…
C’est à un tir groupé auquel nous avons droit et qui ne s’essouffle pas depuis la disparition, le 15 octobre 2014, de la matriarche Gado Marguérite, trois jours après son retour d’exil. Le pouvoir Ouattara, à travers des membres du gouvernement (le ministre d’État Hamed Bakayoko et le ministre Bruno Nabagné Koné), des cadres du RDR et les organes de presse inféodés au parti au pouvoir, a adopté une ligne de défense: la famille et les responsables du FPI sont responsables de la disparition de la vieille.
Le régime en place mène une campagne tous azimuts pour montrer patte blanche et vanter les actes qu’il se proposait de poser (Pisam pour des soins, véhicule médicalisée pour son transport dans son village) au bénéfice de l’illustre défunte. Il se sait au pied du mur.
Ayant livré son fils aîné, Laurent Gbagbo, à la justice internationale, l’ayant contrainte, elle-même depuis avril 2011, à l’exil au Ghana en compagnie de sa fille Jeannette Koudou, détenant sa belle-fille, Simone Gbagbo, à Odienné, poursuivant son petit-fils, Michel Gbagbo qui, en liberté provisoire, passe en jugement, avec sa belle-mère, à compter du 22 octobre 2014, le pouvoir Ouattara, bien embarrassé, se bat pour se dédouaner dans la particulière chasse aux sorcières familiale qui se solde par le décès de la mère du président déchu.
Car jusque-là, le régime s’est montré impassible et imperturbable. Par la voix de son porte-parole, le gouvernement déclarait, sans état d’âme, respecter la volonté de Madjara Ouattara, cyberactiviste du RDR, qui s’était, le 21 mai 2014 immolée parce que l’État refusait de payer ses créances;l’État a refusé de dégeler les comptes de l’ex-argentier, Bohoun Bouabré, qui est mort, le 10 janvier 2012 dans un hôpital à Jerusalem (Israel); le régime est resté insensible aux morts en exil, des maires de Facobly et d’Abidjan-Cocody, respectivement Gnan Raymond (le 5 décembre 2011 au Togo) et Jean Diagou Gomont (le 17 février 2012 au Ghana) qui étaient sous mandat d’arrêt avec comptes gelés.
Mais, depuis le 15 octobre dernier, l’État est sorti brusquement de son mutisme habituel et de son silence de mépris, remuant ciel et terre pour polir son image et ternir celle de l’opposition. Car Gado n’est pas une défunte comme les autres et Ouattara ne veut pas, dans ce cas spécial-là, perdre la bataille de l’image et de l’opinion. Et alors, qui se sent morveux se mouche.

Ferro Bally
Freelance Journaliste

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