Le bras de fer se poursuit. La Cour pénale internationale avait émis un mandat d’arrêt en 2011 contre l’ancienne première dame. Mais la Côte d’Ivoire n’a pas encore prouvé qu’elle était capable de mener à bien un tel procès. La CPI rappelle qu’elle doit même prouver qu’elle a entamé de réelles procédures visant Simone Gbagbo.
« Lorsque le gouvernement ivoirien sent monter la pression, il sort toujours une nouvelle procédure de son chapeau », résume, amer, un bon connaisseur de la Cour pénale internationale (CPI). La Côte d’Ivoire a transmis le jour de la date butoir du 10 octobre des documents exigés fin août par la CPI pour prouver l’existence d’une procédure judiciaire en Côte d’Ivoire visant Simone Gbagbo.
Ces documents, des procès-verbaux d’interrogatoires, ne semblent pas avoir totalement convaincu le bureau du procureur. Il pourrait le signaler aux juges de la CPI. Pour quel effet ? Selon la CPI, le procès de Simone Gbagbo pour atteinte à la sûreté de l’Etat en Côte d’Ivoire ne fait pas obstacle à un deuxième procès à La Haye, où elle est visée par quatre chefs d’inculpation de crimes contre l’humanité.
Pascal Turlan Conseiller en coopération judiciaire au bureau de Fatou Bensouda, procureur de la CPI 16/10/2014 – par Nicolas Champeaux écouter
Pour un procès à La Haye, les juges de la CPI devront conclure que la Côte d’Ivoire n’a pas prouvé sa volonté et sa capacité à mener à bien un procès contre une même personne pour de mêmes faits. Mais les autorités ivoiriennes accélèrent et souhaitent manifestement mener toutes les procédures contre Simone Gbagbo sur le territoire ivoirien. Elles ont annoncé l’ouverture dans quelques semaines d’un autre procès contre l’ancienne première dame pour des faits connexes à la crise post-électorale. Comprendre, des crimes de sang.
RFI
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