Stéphane Kipré, président de l’Union des nouvelles générations (Ung), actuellement en exil et gendre de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, a vertement tancé le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Affi N’Guessan, soupçonné de vouloir participer à l’élection présidentielle de 2015. «Je suis prêt à briguer la présidence du parti au prochain congrès en décembre», avait déclaré, à l’Aip, Affi N’guessan, jeudi dernier, lors d’une rencontre à Dabakala, appelant ses camarades à « accepter d’aller aux élections, à siéger à la Cei pour éviter la mort du parti ». Dans une publication sur sa page officielle Facebook, Stéphane Kipré n’apprécie pas du tout les propos du président du Fpi et réagit. «Certains parmi nous, partisans du président Laurent Gbagbo, parlent d’aller à des élections en vue d’obtenir la libération de notre président. Qu’il me soit permis tout d’abord de demander avec quel candidat allons-nous à ces élections ? Car le choix du candidat détermine qui est le véritable interlocuteur de notre camp. Sachant que celui en qui nous avons tous mis notre confiance, nous voulons l’abandonner à la Cpi après l’avoir désigné comme notre candidat aux élections précédentes», s’est interrogé l’ex-membre de »La majorité présidentielle » en faisant allusion à Affi N’guessan. «Je me pose aussi la question de savoir qu’ont-ils obtenu comme assurance et de qui l’ont-ils obtenu pour être sûrs que notre participation aux élections pourrait aboutir à la libération du président Gbagbo des geôles de la Cpi tandis que les défenseurs de cette thèse n’ont pas encore pu obtenir la libération de nos camarades détenus en Côte d’Ivoire dont le sort dépend des seules humeurs d’Alassane Ouattara et de son vice-président Hamed Bakayoko ?», a-t-il poursuivi. Selon Kipré, l’attitude d’Affi N’guessan et ses amis n’a pas pour objectif la libération de Laurent Gbagbo, des détenus de la crise postélectorale et le retour des exilés, mais plutôt «accompagner Ouattara en 2015 en espérant viser 2020». Le président Kipré dit ne pas être surpris par le comportement du président du Fpi et son équipe, qui ne sont pas à leur premier »coup ». «Ce sont les mêmes qui, en 1992, lorsque Laurent Gbagbo a été arrêté avec plusieurs de ses camarades par Alassane Ouattara, étaient convaincus qu’il fallait le mettre de côté et avancer avec le pouvoir Pdci… Ce sont encore les mêmes, en 2002, qui, à Linas Marcoussis, étaient convaincus qu’il fallait signer cet accord qui dépossédait le président élu de Côte d’Ivoire de tous ses pouvoirs, pour les remettre entre les mains d’un partisan de Ouattara désigné par la France pour, disaient-ils, espérer avoir la paix… Enfin, ce sont, aujourd’hui encore, les mêmes qui sont convaincus qu’il faut avancer avec le pouvoir Ouattara tout en abandonnant Laurent Gbagbo injustement à la Cpi», a rappelé Stéphane Kipré dans son texte. Poursuivant, il a invité les Ivoiriens à ne pas faire de la libération de Laurent Gbagbo un slogan politique, comme le fait Ouattara pour la réconciliation, mais plutôt une conviction. Parce que, explique-t-il, c’est la victoire du combat du président Laurent Gbagbo qui déterminera la victoire des héritiers de demain. Pour lui, les Ivoiriens doivent avoir le devoir historique de ramener Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire par leur combat, leur fidélité et leur loyauté. «Que nos ambitions personnelles légitimes, les billets de banque ou les promesses mensongères, qui sont faites pendant les différents rendez-vous et rencontres nocturnes dans les chancelleries, ne rendent personne complice de ceux qui ont tué la démocratie en Côte d’Ivoire depuis le 11 avril 2011», a-t-il conclu.
Cyrille Djedjed In l’Inter numéro 4906 du 15 Octobre 2014
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »331162078124″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Les commentaires sont fermés.