Par LIDER News | 05 octobre 2014
Pourquoi les plus pauvres doivent-ils toujours payer pour les dégâts causés par les gouvernants ivoiriens? De nombreux exemples connus révoltent quand on se pose cette question.
1) La semaine dernière, ce sont les étudiants qui se sont rebiffés parce qu’après plus de 175 milliards de francs cfa dépensés, dont 133 milliards de surfacturations, les universités n’ont toujours ni laboratoires, ni bibliothèques et personne n’a été sanctionné.
2) On constate un endettement excessif pour bitumer et fleurir Cocody, mais pas d’hôpital équipé à Daoukro pour soigner des cas d’accidents vasculaires cérébraux.
3) 50 milliards et 771 millions de fcfa dérobés en 2003 par les com’zones rebelles du Mpci, devenus aujourd’hui les principaux chefs de l’armée des Frci, lors des casses armés des agences de la Bceao de Bouaké, Korhogo et Man, et pour lesquels l’État de Côte d’Ivoire a signé une convention de remboursement des sommes volées. Ironie de l’histoire : la Bceao, pour remercier l’État de Côte d’Ivoire d’avoir reconnu ces vols réalisés par ses rebelles, a décidé, à l’époque en 2008, à titre exceptionnel, d’appliquer un taux d’intérêt nul pour les remboursements. Encore une fois, tous les Ivoiriens doivent solidairement payer des sommes volées par des gens bien identifiés et qui dirigent aujourd’hui, pour la plupart, l’État de Côte d’Ivoire.
4) Après la crise post-électorale, alors que les victimes se comptent par millions, les rebelles d’hier, exonérés des conséquences de leurs forfaits et devenus gouvernement légal de Côte d’Ivoire, trouvent dans les caisses de l’État plus de 90 milliards de fcfa pour dédommager leurs complices n’ayant pas eu de places dans les structures officielles de l’Etat, sous le label du projet Addr. Pendant ce temps, les victimes, entreprises, particuliers, hommes d’affaires, hommes et femmes violées, villageois pillés etc. de 2002 à 2012 restent sans recours, et tous nous payons pour les bourreaux.
Comme il bon d’être hors-la-loi en Côte d’Ivoire ! Ainsi que le disait récemment un interlocuteur africain d’une mission onusienne à Abidjan, qui vit pourtant à New York, le respect de la loi, la conformité à l’état de droit, le constitutionnalisme ne sont bons que pour les amphithéâtres et ne devraient avoir aucun droit de cité dans la politique sur le continent noir. Triste sort pour tous ces Africains qui aspirent à des sociétés de liberté, ouvertes et démocratiques !
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