Par Edwige Fiendé
La Côte d’Ivoire « a accepté l’ancien chef rebelle » Guillaume Soro, comme Premier ministre en 2007, « grâce à » Charles Blé Goudé, a soutenu mardi la défense de l’ex-leader des jeunes patriotes, soulignant ses qualités de « non violent », au deuxième jour de l’audience de confirmation des charges.
« Si la Côte d’Ivoire a accepté Guillaume Soro, ancien chef rebelle comme Premier ministre, c’est grâce à Blé Goudé », a affirmé l’avocat ivoirien Claver N’Dri, expliquant les actions de l’ex-leader des jeunes patriotes ivoiriens Pro-Gbagbo.
M. Soro, actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne, a été premier ministre de 2007 à 2010.
Il a dirigé du 19 septembre 2002 à la présidentielle de 2010 la rébellion des Forces nouvelles (Fn) qui contrôlait le nord du pays après son coup manqué contre Laurent Gbagbo, ex-chef d’Etat.
Charles Blé Goudé « a demandé aux ivoiriens d’accepter ce sacrifice », a justifié Maître. N’Dri, invitant l’accusation à ne pas se fier à l’attitude de son client pour « dire que c’est un homme violent ».
« Ne regarder pas l’attitude pour dire que c’est un homme violent, sa manière de parler peut donner l’impression », a affirmé M. N’Dri.
Selon la CPI, M. Blé Goudé aurait engagé sa responsabilité pénale pour les crimes de meurtres, viols, violences sexuelles, actes de persécution et inhumains commis au cours de cinq événements à Abidjan entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, pendant la crise post-électorale qui a fait plus de 3.000 morts.
La défense de M. Blé Goudé a à nouveau plaidé pour l’abandon des charges, estimant que « les crimes contre l’humanité ne peuvent être commis par des groupes » en allusion aux jeunes patriotes et que les cinq événements retenus ne « respectent pas le seuil juridique ».
La défense de Charles Blé Goudé a demandé que la poursuite contre son client « soit déclarée irrecevable au motif » qu’elle « n’est pas suffisamment grave », à l’ouverture de l’audience.
M. Blé Goudé avait été arrêté le 17 janvier 2013 au Ghana où il s’était exilé, puis extradé le lendemain à Abidjan, avant son transfèrement fin mars à la Haye.
EFI
Alerte-info.net
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