Par K. Marras. D L’Expression
Rarement, on n’a vu Ouattara voler dans les plumes de ses adversaires politiques, sans prendre de gants. Mais, ils ont réussi, les frontistes, à le faire sortir de ses gonds. Ils en ont eu pour leurs claques.
Ils ont un peu trop tiré sur la corde. Et l’effet ne s’est pas fait attendre. Ouattara a montré, de façon verte, que la recréation n’a que trop duré. Il ne saurait, a-t-il fulminé, donner droit aux multiples chantages des frontistes sur la Commission électorale indépendante (Cei). Et, il l’a dit clairement, en réponse au retrait du Front populaire ivoirien de la Cei: «Youssouf Bakayoko est là pour conduire ce processus. Il ne changera pas. Nous n’allons pas le changer». Un niet, on ne peut plus brutal, mais, à propos. Car, il est clair, et Ouattara s’en est convaincu, les frontistes ne s’associeront jamais à tout ce qui concourt à une situation de normalisation de la vie de la nation. Ils l’ont démontré à moult occasions.
De fait, ils ont développé le concept, selon lequel, la réconciliation ne se fera pas sans Gbagbo. Ils mettent le pensionnaire de Scheveningen au centre de toutes les discussions avec le pouvoir d’Abidjan. Ils en font un préalable Tous, les amis de la côte d’Ivoire sont intervenus pour conseiller aux frontistes de ne pas se mettre en marge de l’avancée de la Côte d’Ivoire. Tous, les ont suppliés de s’associer à l’organisation des élections prochaines, au risque de disparaître du marigot politique ivoirien. En atteste, lundi, la confidence du chef de l’Etat dans l’Iffou. «J’ai indiqué, d’ailleurs, aux autorités françaises que la Côte d’Ivoire est maintenant une démocratie. J’ai demandé au Président François Hollande de parler aux opposants puisqu’ils se disent socialistes», a confié le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, au cours de sa rencontre avec les têtes couronnées de l’Iffou, en marge de sa visite d’Etat dans cette région. Mais, à la lumière de l’attitude des frontistes, l’on est forcé de croire que le message de François Hollande n’est pas passé. Ils l’ont, tout simplement, botté en touche. Car, ils continuent de freiner des quatre fers. Ils s’époumonent à dire «non» à tout. Frisant même l’exaspération chez toutes les bonnes volontés, notamment, la communauté internationale, qui voudrait voir tous les fils et filles de la Côte d’Ivoire marcher, après la sanglante crise postélectorale, main dans la main. Terence Patrick McCulley, l’ambassadeur des Usa en Côte d’Ivoire, lors d’un déjeuner avec la presse, s’était intrigué face au comportement des frontistes. Il a déclaré, en substance, qu’il ne comprenait pas la posture du Fpi qui ambitionne de revenir au pouvoir, mais, qui, contre toute attente, refuse d’entendre parler de tout ce qui est en rapport avec le processus électoral. Il a même demandé aux journalistes présents ce jour-là de l’aider à décrypter ce comportement pour le moins intrigant.
Mais, aujourd’hui, les analystes les plus avisés sont d’avis avec le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, pour dire que les frontistes usent de toutes sortes d’artifices pour bloquer la bonne marche du pays. Tant que, et c’est ce qui est vrai, le sort de Gbagbo n’est pas définitivement scellé à la Haye, son parti continuera de pratiquer la politique de la chaise vide. Ouattara, au rendez-vous du donner et du recevoir, a trop donné aux frontistes plus qu’il n’en a reçu. Toutes les prisons, de la Côte d’Ivoire, se sont vidées des cadres de l’ancien parti au pouvoir. Tous ont bénéficié de la liberté provisoire. Et, leurs avoirs dégelés. Dans un souci de décrispation, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a ouvert ses bras aux cadres de la Refondation, et non des moindres, qui s’étaient trouvés des terres d’asile, fuyant les affrontements armés qui ont sanctionné la crise postélectorale. D’aucuns, toujours sous l’autorité du numéro 1 ivoirien, ont vu leurs biens restitués. Et, aujourd’hui, ils jouissent tous de la liberté d’aller et venir. En toute sécurité. Ouattara, toujours, dans le même élan, a ouvert avec les socialistes ivoiriens un dialogue permanent pour aplanir, au cas échéant, les différends qui pourraient entraver l’unité des enfants de la Côte d’Ivoire. Mais, avec le temps, Ouattara se rend compte que les frontistes abusent de sa magnanimité. D’où sa sortie virulente, contre ces «frères» qui refusent de s’asseoir à la table du dialogue. Que devient alors le fameux « Asseyons-nous et discutons » de leur cher mentor, plus que jamais responsable de cette chienlit du FPI?
L’Expression
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