De tous les politiciens ivoiriens, Konan Kouadio Bertin, député Pdci de Port-Bouët, se révèle depuis quelques années comme l’un des rares leaders politiques de la Côte d’Ivoire qui donnent un sens à la maxime selon laquelle “la politique est une saine appréciation des réalités du moment”. En tout cas, pendant sa tournée qu’il effectue en ce moment aux Etats Unis sur invitation des jeunes du Pdci Renouveau, l’ex-Président des jeunes du parti d’Houphouët-Boigny n’utilise pas, comme à ses habitudes, la langue de bois pour dépeindre la situation socio-politique de son pays dirigé aujourd’hui par quelqu’un pour qui il a d’ailleurs battu campagne lors des dernières élections présidentielles.
Après New York, KKB était le samedi 6 septembre 2014 dernier à Rockville dans la région de Washington DC où il a lancé une fois encore son éternel cri de coeur pour demander à ses compatriotes, toutes tendances politiques confondues de “se mobiliser pour sauver la Côte d’Ivoire car elle se porte sérieusement mal”. L’ex-directeur de campagne de l’actuel président de Côte d’Ivoire avoue “ne plus reconnaître la nation que Houphouët-Boigny avait minutieusement bâtie sans privilégier une quelconque ethnie par rapport à une autre”.
Selon lui, “c’est parce qu’il y a des gens qui pensent, une fois arrivés au pouvoir, que c’est leur tour”. Faisant certainement allusion, aux dégâts de l’épuration ethnique observée dans l’administration ivoirienne, même s’il ne l’a pas dit clairement dans ces termes. Une réalité dont malheureusement son candidat est foncièrement responsable avec sa fameuse politique de “rattrapage ethnique”.
Rien de nouveau sous les tropiques Jetant un regard furtif sur le bilan partiel de celui qu’il a aidé à installer au pouvoir, KKB révèlera que, dans certains domaines, “il n’y a rien eu de nouveau sous nos tropiques”. C’est par exemple le cas “du fameux pont Konan Bédié dont on parle tant et qui ne pouvait ne pas porter le nom de Bédié car c’est lui qui a tout mis en oeuvre pour sa réalisation.
Tout comme le palais de la culture à Treichville”. Le député de la nation fera savoir à l’auditoire que “la Côte d’Ivoire, après Houphouët, se bâtit sur du faux”. Même s’il n’a pu situer les responsabilités de chacun des chefs d’Etat ivoiriens dans l’introduction du faux dans ce pays, il reconnait par contre que “Alassane Ouattara n’a rien fait pour arranger la situation. Bien au contraire”, “On ne vient pas à la politique pour tuer”
Insistant sur la situation socio-politique ivoirienne, l’honorable KKB qui avait à ses côtés le Dr Boga Sako Gervais, Président de la FIDHOP, “ne comprend pas que Laurent Gbagbo et ses partisans soient les seuls à être persécutés aujourd’hui alors qu’il y avait deux camps en conflit”. Pour lui, “si Gbagbo se trouve éloigné à La Haye parce qu’il est le “tueur”(?) des Ivoiriens, on ne devrait plus entendre parler d’assassinats aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Et pourtant…”.
C’est pourquoi, il dira à l’endroit de tous ceux qui menacent leurs compatriotes pour une simple divergence d’opinion – se révélant ainsi comme des gens qui ont la violence et les tueries dans les gênes – qu’ils se trompent de métier: “On ne vient pas à la politique pour tuer”. Selon lui, “tous les exilés devraient se départir de la peur pour rentrer et mener le combat pour sauver leur pays”. De toute façon, Kouadio Konan Bertin a bon espoir que, “tôt ou tard, tous ceux qui tuent iront là où l’on envoie les tueurs”.
Revenant, pour terminer, au combat interne qu’il mène au sein de sa formation politique, le député Pdci de Port-Bouët est resté fidèle à sa logique qu’il essaie de faire comprendre depuis quelques années à certaines têtes pensantes du plus vieux parti de Côte d’Ivoire.
KKB “ne comprends toujours pas, comment des cadres du Pdci peuvent ils se permettre de battre campagne pour que leur parti ne présente pas son propre candidat aux élections présidentielles mais, le font plutôt pour soutenir des gens qui ont volontairement quitté ce parti pour aller créer un autre”.
L’ancien Président des jeunes du PDCI trouve “foncièrement aberrante cette démarche qui frise le suicide, l’aliénation ou la disparition pure et simple du parti d’Houphouët”. Il reste confiant tout de même que cette cacophonie créée pour des intérêts égoïstes, “ne passera pas car la grande majorité des militants du Pdci ne sont pas prêts à ce que leur parti serve éternellement de béquille à qui que ce soit”. Il précisera d’ailleurs que, “ceci n’est écrit nulle part dans les clauses du Rhdp”, cette alliance dont il “a été l’un des précurseurs”.
Par Mathieu Bouabré
Correspondance particulière depuis Washington DC
http://afrique2050.com/asp/index.php?news=9297
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