Finalement le cycle CEI semble refermé , mais assurément pas de façon définitive. La question ressurgira et orientera l’actualité, ainsi que les débats politiques des prochains mois dans la perspective de la présidentielle à venir. On apprend qu’à un moment donné le président Ouattara avait voulu changer sans vraiment changer: Sourou Koné du sérail Rdr n’était pas un homme vraiment nouveau ni un gage d’indépendance aux yeux de l’opposition, mais il avait l’avantage d’être moins « dans le rappel du souvenir douloureux et tragique », que représente Youssouf Bakayoko selon eux, pour les partisans de Laurent Gbagbo. En face, le président Bédié a argumenté. Il estimait qu’il fallait continuer le chemin avec le président sortant en tirant profit de son expérience. Accepter le rejet de Bakayoko pour cause d’ancienneté et de longévité, c’était du point de vue de Bédié, donner raison à ceux qui le critiquent lui-même sur son propre âge.
Ouattara a accepté le maintien du président sortant dans la perspective éventuelle de la candidature unique au RHDP (les vrais enjeux dans ce cas se joueront lors des législatives et municipales et non plus à la présidentielle) et pour calmer des susceptibilités du Pdci. Insister contre Youssouf Bakayoko, insister pour la nomination d’un cadre RDR ou autre aurait pu être perçu comme une tentative de passage de force de la part de Ouattara. Cela aurait pu braquer le PDCI en affaiblissant les positions de Bédié face aux radicaux de sa base qui récusent le RHDP et poussent à la confrontation. Entre deux maux Ouattara Analyse / Côte d’Ivoire : Cei : Bakayoko réélu, l’opposition out ! Retour à la case blocage …?
Finalement le cycle CEI semble refermé , mais assurément pas de façon définitive. La question ressurgira et orientera l’actualité, ainsi que les débats politiques des prochains mois dans la perspective de la présidentielle a venir. On apprend qu’à un moment donné le président Ouattara avait voulu changer sans vraiment changer : Sourou Koné du sérail Rdr n’était pas un homme vraiment nouveau ni un gage d’indépendance aux yeux de l’opposition , mais il avait l’avantage d’être moins « dans le rappel du souvenir douloureux et tragique », que représente Youssouf Bakayoko selon eux , pour les partisans de Laurent Gbagbo . En face, le président Bédié a argumenté. Il estimait qu’il fallait continuer le chemin avec le président sortant en tirant profit de son expérience. Accepter le rejet de Bakayoko pour cause d’ancienneté et de longévité, c’était du point de vue de Bédié, donner raison à ceux qui le critiquent lui-même sur son propre âge. Ouattara a accepté le maintien du président sortant dans la perspective éventuelle de la candidature unique au RHDP ( les vrais enjeux dans ce cas se joueront lors des législatives et municipales et non plus à la présidentielle) et pour calmer des susceptibilités du Pdci. Insister contre Youssouf Bakayoko, insister pour la nomination d’un cadre RDR ou autre aurait pu être perçu comme une tentative de passage de force de la part de Ouattara. Cela aurait pu braquer le Pdci en affaiblissant les positions de Bédié face aux aux radicaux de sa base qui récusent le RHDP et poussent à la confrontation.
Entre deux maux Ouattara a choisi le moindre pour lui: s’entendre avec le Pdci au risque de ne pas s’entendre avec le FPI et le reste de l’opposition. Jusqu’à quel stade cette option peut-elle nous conduire et est-il vraiment pertinent de continuer à faire de la CEI un enjeu électoral important et un puissant facteur de blocage si tant est vrai, aussi bien du côté du pouvoir que de l’opposition, que ce n’est pas à la Cei que se gagne une élection ? Et même mieux : en Côte d’Ivoire la crise a montré que même le fait de mettre sous contrôle le Conseil constitutionnel ne garantit aucunement une assurance de victoire, même s’il est difficile de convaincre les partisans de Laurent Gbagbo du fait que Francis Wodié ne peut pas réussir là où Paul Yao Ndré a échoué.
L’équation du rapport de force qui se pose est simple: le FPI et ses alliés pourront-ils renverser la tendance et imposer leur point de vue, leur volonté et leur vision de la notion de consensus à la coalition RHDP au pouvoir ? Dans la Cei de la crise dirigée aussi bien par Robert Beugré Mambé que Youssouf Bakayoko, après Camille Hoguie les représentants de l’opposition étaient bien majoritaires. Ils avaient de large ou courte majorité. La logique imposait et supposait (que Laurent Gbagbo le veuille ou pas) que le groupe majoritaire impose sa volonté pour la présidence de l’Institution. Laurent Gbagbo s’il ne voulait pas cela, aurait dû plutôt se battre au niveau de la composition et de l’organisation, et nullement dans le changement des règles de vie des associations et institutions. Ainsi devait-on écrire que toutes les décisions se prennent par consensus et à l’unanimité et non à la majorité simple. Si Laurent Gbagbo n’avait pas accepté un président issu de l’opposition, et si le président avait été imposé à la partie majoritaire, celle-ci aurait saboté les décisions qu’il aurait eu à prendre. Vu sous cet angle, le Fpi et l’Afd n’ont-ils péché dans l’approche: il ne sert à rien de demander le consensus pour élire le bureau d’une commission électorale, chargée de « tuer » ensuite cette même notion de consensus en nous mettant en concurrence, en réglementant nos compétitions électorales. Le consensus est la négation même des exigences de vie d’une commission chargée de dire non au consensus politique, et de réguler la vie démocratique, la concurrence électorale et politique. C’est comme si on demandait à la Caf et à la Fifa d’appliquer non des règles de fair-play, non les règles de compétition, mais plutôt le consensus !
C’est étrange n’est-ce pas!
C’est le débat de la composition et des textes que le Fpi aurait pu continuer à mener. Par ailleurs même si les partisans de la ligne radicale (aussi bien de la troisième voie autour de Lider que les durs du camp Gbagbo pour une fois en phase et sur la même ligne) la coalition RHDP au pouvoir avait déjà un point de vue arrêté et était dans la mauvaise foi depuis le début, n’empêche que celle-ci a été bien servie par les crises et les querelles internes du Fpi, qui ont affaibli les positions et entaché l’autorité de Pascal Affi Nguessan. Si le Fpi ne se reconnaît pas dans les engagements pris par son président, si le comité central ou le Congrès du parti peut décider du retrait de M Alain Dogou de la CEI, pourquoi le pouvoir doit-il prendre le risque de confier la présidence de cette institution à l’opposition et soumettre le destin, l’activité de cette CEI et même de la vie politique nationale aux caprices de l’opposition, aux luttes de positionnement entre pro-Gbagbo et à la vie interne du FPI ?
Cela dit la défection de 5 commissaires centraux donne une idée des lignes de fracture à venir à l’occasion des prochaines électorales. Dans cette CEI au moins 5 des 17 membres peuvent dire NON à une tentative de magouille et de tripatouillage électoral ! Il est vrai cela ne peut pas changer la réalité (pour ne pas dire la majorité) des choses. Cependant si à l’issue d’un scrutin 5 commissaires de la Cei contre 12 détiennent des preuves à transmettre au monde, et qu’on compte parmi eux le représentant de l’Eglise catholique, est-il possible de faire comme s’il n’y avait rien, de dire qu’ils mentent ? De plus n’est-il pas possible qu’en cours de route, d’autres commissaires et non des moindres, soient davantage empreints de vigilance et qu’au delà du fait d’avoir accepté la désignation de Youssouf Bakayoko, ils puissent se dresser contre toute tentative d’imposture ? On nous dira qu’avec des si… , tout est possible. Mais faire confiance aux hommes, à leur capacité à accéder à la quête de la vérité et de la justice n’est pas forcément (et toujours) source et signe de naïveté ! Le Fpi, l’Afd, Anaky avec le MFA (quelle audace et quel goût du risque!) les chrétiens et la représentante des ONG ( 5 membres sur 17) sont « out » pour l’instant, mais tout porte à penser que la porte du dialogue s’ouvrira à nouveau, même si nul ne sait à quoi cela finira par aboutir…
Par Charles Kouassi
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