Les élections de 2015, c’est dans quelques mois. Mais la Côte d’Ivoire ne donne aucun signe d’espoir. La quiétude tant espérée pour ne pas dire tant proclamé par les plus hautes autorités ivoiriennes, est encore au stade des vœux.
La Côte d’Ivoire actuelle souffre de tous les maux.
Au niveau politique, le pouvoir ivoirien peine encore de créer un réel cadre où les acteurs de l’animation de la scène politique ivoirienne doivent se retrouver. Déjà, l’on sait qu’à la faveur de la guerre qu’a connue ce pays, l’Assemblée Nationale, le Gouvernement, les municipalités, sont carrément animés par les partis qui ont en renversé le régime de Laurent Gbagbo. Toute chose qui a fait alourdir l’atmosphère politique, il y a bientôt 4 ans.
L’on comprendra pourquoi l’opération du recensement générale de la population a eu du plomb dans les ailles. De même, la Commission électorale qui a aussi souffert du mauvais climat politique, de reconduire monsieur Youssouf BAKAYOKO comme président. Alors que ce dernier a été l’une des principales causes de la guerre qui a eu lieu en Côte d’Ivoire.
Entre temps, la question de la candidature unique du président Ouattara, n’a pas encore eu l’adhésion totale des partis du RHDP. L’on sait bien comment a évolué la crise politique ivoirienne née, depuis la mort de Félix Houphouët. Et rien ne fait penser que le PDCI ait dit son dernier mot.
Il y a également le dossier du transfèrement de Simone Gbagbo qui empêche les autorités ivoiriennes de bien respirer. Surtout que le transfèrement de Simone Gbagbo risque fort de susciter la volonté de la communauté internationale de demander au régime ivoirien de livrer ses hommes. Certains milieux diplomatiques soutiennent que le président de l’assemblée nationale est dans le viseur de la CPI. Ces mêmes milieux parlent aussi de WATAO qui serait aussi sur la liste de la CPI.
Au niveau social, la réconciliation nationale n’a pas encore eu lieu, malgré le fait que la CDVR ait été créée. Les ivoiriens se méfient les uns, des autres. Ils se soupçonnent, se haïssent et ne se font plus confiance.
Entre temps, la pauvreté sévit. L’argent ne circule pas. Les entreprises privées ivoiriennes de toutes les tailles ne gagnent plus de marchés. Elles sont nombreuses celles qui ferment. Le panier de la ménagère est vide. La grande majorité des familles ivoiriennes mangent une seule fois par jour. La pauvreté a atteint toutes les familles. Les malades ne se soignent plus et les morts deviennent nombreux. Les ivoiriens se soignent grâce aux médicaments chinois et américains, vendus partout : dans les Bus, Gbaka, dans les rues, marchés, aux prix de 500Fcfa.
Au niveau sécuritaire, le phénomène des microbes a pris tout le pays. En Côte d’ivoire, et surtout à Abidjan, la population sort à 6H du Matin et rentre au plus tard à 22H. En dehors de ces heures, ce sont les microbes qui commandent le pays. Ces criminels créent la terreur dans la capitale ivoirienne. Ils agressent, volent, violent, blessent et tuent.
Les autorités ivoiriennes n’ont pas encore trouvé de solution à ces criminels sans foi, ni loi, qui ont pris en otage, la population ivoirienne.
Au niveau de l’armée, c’est un véritable flou. Les anciens combattants qui n’ont pas été admis au sein des FRCI, font leur loi. Ils sont postés sur les routes en mendiant, en guise de contrôle de la route. L’axe d’Abidjan et de Dabou, est envahi par ces derniers. Que dire du sujet relatif à WATAO et ses hommes ? Les médias ivoiriens tentent d’apporter des précisions dans leurs différentes publications.
Il y a également le fameux conflit qui ne dit pas son nom et qui, en réalité, oppose l’actuel Homme fort du pays, en la personne d’Hamed Bakayoko, ministre Etat, de la sécurité et de l’intérieur, au Président de l’Assemblée Nationale, SORO Guillaume. Les deux grandes personnalités ivoiriennes ne sifflent pas dans la même trompette. Pour beaucoup d’ivoiriens, c’est déjà la guerre de succession de l’horizon 2020 qui a commencé.
Si SORO a été le puissant dirigeant de la rébellion de 2002 jusqu’à la chute du président Laurent Gbagbo, il ne bénéficie plus de même sympathie au sein de la famille RDR. En effet, certaines personnalités du parti au pouvoir pensent que SORO n’étant pas membre du RDR, il reste incontrôlable et qu’il serait dangereux de lui laisser le pouvoir. Par contre, l’actuel ministre de l’intérieur, est bien accueilli par les cadres du RDR, parce que ce dernier y milite et est de surcroît, l’un des cadres. Et surtout, disent les ivoiriens, qu’il a le soutien sans faille de la première dame de Côte d’Ivoire.
Dans le fond, certains observateurs soutiennent que le limogeage de WATAO, répond à une bonne guerre qui consiste à affaiblir davantage SORO Guillaume. Mais sur ce point précis, certains confrères ivoiriens ont publié, en notant que le chef de l’Etat se serait préoccupé à cet effet et aurait même tenté de réconcilier les deux personnalités ivoiriennes.
Au niveau l’espoir, l’opposition ivoirienne dirigée par le FPI, est complètement plongée dans une crise dont l’issue n’est pour l’instant pas pour demain. En effet, il y a déjà plus de quatre mois que le parti de Laurent Gbagbo souffre d’un conflit de leadership en son sein. L’actuel leader du parti en la personne de Pascal AFFI N’Guessan, est l’objet d’une vive contestation. Il lui est reproché de vouloir faire oublier Laurent Gbagbo, dans son approche. Mais, comme tout grand parti, les observateurs disent qu’il s’agit de conflits classiques de l’avant congrès. En attendant, l’opposition ivoirienne a pris un coup dur.
Rien n’est donc sûr en Côte d’Ivoire pour les élections de 2015
ZOUKOU OSSOUHOUE
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