Lettre ouverte à Dominique Ouattara par Franck Hamylton
« La paix n’est pas un vain mot, mais un comportement » disait le premier président de la République de Côte d’Ivoire Felix Houphouët Boigny. Celui dont se réclame l’actuel président Alassane Ouattara d’être un farouche partisan se retournerait bien dans sa tombe en ce moment. Tant son héritage laissé sur terre est en train d’être bafoué…
« Et si au nom de la paix le pouvoir actuel libérait madame Simone Gbagbo ? », ou « Pourquoi Madame Dominique Ouattara ne demanderait-elle pas à son mari de libérer la femme de Laurent Gbagbo, au nom de la paix ? », « Pourquoi la CDVR qui jure sur tous les toits être là pour pérenniser la paix, ne fait-elle pas ce geste à l’endroit de l’ancienne première dame de Côte d’Ivoire ? »
Voici des questions qui ont été posées au cours d’un débat que nous avions entre amis. Après quelque temps de réflexion, nous sommes rendus compte que ce geste du pouvoir pouvait un temps, soit peu apporter du baume dans le cœur des partisans de l’ancien régime. En effet, nous avons souvenance dans le temps quand son époux Laurent Gbagbo a au nom de la paix demandé pardon aux ivoiriens qui vomissaient les rebelles qui avaient pris les armes pour attaquer la Côte d’Ivoire. En effet, ce dernier a annoncé le vendredi 13 avril 2007, une nouvelle loi d’amnistie couvrant les crimes commis pendant la guerre civile, une mesure qui visait à accélérer la réconciliation nationale. Et oui, pour les caciques amnésiques qui diront pourquoi un tel ou un tel demande à ce que cette dame soit libérée, je pense qu’ils trouveront leur réponse.
Puisque la Chambre préliminaire de la CPI demande à être suffisamment éclairée de l’état actuel des procédures internes dans l’affaire Simone Gbagbo. L’on se souvient que le mardi 01 Octobre 2013, les juges de la Haye révélaient qu’Abidjan leur avait officiellement exprimé la demande de se déclarer incompétents pour poursuivre Simone Gbagbo, ex-première dame de Côte d’Ivoire. Les autorités ivoiriennes avaient même demandé que le mandat d’arrêt émis sur sa demande de transfèrement ne soit pas exécuté. Pour motif que les juridictions du pays sont tout à fait en état de le faire conformément à l’esprit du Statut de Rome du 17 juillet 1998, instituant la CPI.
En effet, le Statut prévoit que « la CPI ne peut poursuivre un suspect que si la juridiction nationale ne veut pas ou n’est pas en état de le faire ». Dès lors, un document de la défense ivoirienne a été transmis à la CPI pour l’inviter à plancher sur la question de la recevabilité ou non de cette affaire. Voici que la CPI réclame encore une fois le transfèrement de cette dame. Puisque depuis hier jeudi 28 Août, la Chambre préliminaire I de la CPI a rendu une décision déclarant que, après avoir examiné toutes les observations relatives à la recevabilité de l’affaire à l’encontre de Simone Gbagbo, elle estime que, avant de se prononcer sur l’exception d’irrecevabilité, et plus précisément dans le but de déterminer si l’affaire prétendument soumise à des procédures au niveau national soit suffisamment le reflet de l’affaire devant la Cour, il faut que la Côte d’Ivoire dépose des observations additionnelles, telles que sur les contours et l’état actuel de la procédure interne alléguée. Le cas échéant, les observations additionnelles de la Côte d’Ivoire pertinentes à son exception d’irrecevabilité et tout élément de preuve à l’appui de celle-ci doivent être déposées le 10 octobre 2014 au plus tard. Advenu cette étape, les juges de la Chambre préliminaire I de la CPI seront à même de donner une décision finale concernant la recevabilité de l’affaire Simone Gbagbo.
Oui, c’est bien vrai, l’état ivoirien a fait l’effort de ne pas transférer Simone Gbagbo à la Haye, mais qu’attend-il pour la libérer au nom de la paix ? On sait qu’un foyer est toujours tenu par une femme, alors « Fanta Gbê » au nom de la paix demande pardon à monsieur ton époux pour qu’il décrète comme l’a fait M. Laurent Gbagbo une amnistie générale pour une paix vraie et durable. Pour qu’ensemble et ceci au nom de la paix, vous demandiez aux Ivoiriens avec vos sourires légendaires de se réconcilier véritablement. Pour rappel, un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, par les juges de la CPI le 29 février 2012, dont les scellés ont été levés le 22 novembre 2012. Dans cette affaire, la Côte d’Ivoire a soulevé une exception d’irrecevabilité, en invoquant des procédures qui auraient lieu pour la même personne et pour les mêmes faits au niveau national. Mme Gbagbo, tout comme son époux, est soupçonnée de crimes contre l’humanité commis durant la crise postélectorale ivoirienne (2010-2011) qui a fait plus de 3000 morts.
Franck Hamylton
http://re.ivoire-blog.com
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