La police a fini par avoir la peau des «microbes», ces gangs d’adolescents qui, la nuit tombée, attaquent à la machette tous les passants croisés en route. C’est Timité Vassindou, chef du district de la police d’Abobo, qui l’a annoncé hier au cours d’une réunion tenue à la mairie d’Abobo avec les chefs de communautés. «Le phénomène des microbes a existé. Nous avons réussi à éradiquer ces gangs d’enfants de 15 à 20 ans qui attaquaient par groupe de 50 à la machette les habitants d’Abobo. Ce phénomène a disparu de cette commune », a révélé le commissaire. Puis d’ajouter : «Ne vous fiez pas aux informations publiées dans la presse qui parlent de l’existence des microbes à Abobo. Mais cela ne veut pas dire que les agressions ont cessé». Selon le patron de la police d’Abobo, « les employeurs » de ces jeunes ont changé de stratégie devant la traque organisée par les forces de l’ordre pour éradiquer ce phénomène qui défraie la chronique depuis un an. «Depuis mars 2013 jusqu’au mois d’août, les microbes se sont transformés. Ce ne sont plus les bandes de gamins qui agressent mais ceux qui les envoyaient ont décidé de descendre sur le terrain. Ce ne sont plus les microbes mais des bandits de grand chemin que nous allons traiter comme tels», a prévenu le gardien de la paix. Deux de ces malfrats ont été capturés et condamnés à 20 ans de prison, a souligné l’officier de police. Il a mis en place une force mixte (police, gendarmerie, Frci) d’intervention anti-microbe qui intervient 24h/24 en cas d’alerte. Elle a démantelé 178 fumoirs, saisi des quantités énormes de cocaïne, cannabis et d’autres produits dangereux, s’est satisfait le commissaire Timité. Il a longuement insisté sur la collaboration des populations invitées à dénoncer à la police toutes les brebis galeuses en leur sein. « C’est grâce aux informations anonymes que nous avons pu mettre la main sur ces microbes dont certains ont été pris à la maison. L’auteur du meurtre de l’instituteur tué il y a trois mois été appréhendé grâce à la collaboration de la population », a fait savoir le flic. A ses yeux, ilne peut y avoir une police efficace sans un réseau d’informateurs fiables. Il a rassuré ceux qui craignent d’être pris à partie en cas de dénonciation des éléments suspects aux forces de l’ordre. Le décor a été planté par Adama Wagué, coordonateur du Programme d’aide à la sécurité urbaine (Pasu). « La situation sécuritaire s’est dégradée depuis la crise postélectorale avec la dégradation des commissariats. L’Etat a fait des efforts en équipant les forces de l’ordre mais cela ne saurait suffire sans la collaboration de la population. Il faut soutenir les forces de l’ordre pour éradiquer l’insécurité à Abobo», a-til invité.
L’Expression
Par Nomel Essis
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