Le Monde.fr Par Michaël Szadkowski
Facebook est-il échaudé par les tests récents de journalistes qui ont remis en cause la qualité de son flux d’actualité (en révélant par exemple qu’on ne voyait finalement que peu les publications de nos amis, ou que la logique du « J’aime » poussée à l’extrême était contre-productive) ?
Sans s’exprimer sur le sujet, les équipes de Menlo Park indiquent qu’elles poursuivent leur quête pour rendre la page d’accueil de Facebook plus « intéressante et pertinente », en s’attaquant désormais aux pages qui appellent d’une manière outrancière à cliquer sur les liens qu’elles proposent à leurs abonnés.
MARRE DES DEVINETTES
Dans un message publié lundi 25 août, Facebook explique qu’il va réduire la visibilité des publications dont les titres, photos et textes d’introduction ne sont, selon lui, que des « pièges à clics ». Le communiqué prend comme exemple le message d’une fausse page créée pour les besoins de la démonstration : « Vous ne devinerez JAMAIS qui sont ces deux stars qui se sont battues sur le tapis rouge hier soir !!
Fausse page Facebook.
Les utilisateurs de Facebook reconnaîtront sans peine ce genre de formulations, fréquemment utilisées par de nombreux sites disposant d’une page dans le but d’attirer le plus de visiteurs possible.
Certains médias ont même industrialisé ces tournures dans leurs titres d’articles, s’appuyant principalement sur la viralité des messages Facebook comme source de trafic : par exemple Upworthy, BuzzFeed ou encore ViralNova (The Atlantic fait le tour de la question, en anglais : Pourquoi les titres comme ceux d’Upworthy sont maintenant utilisés par tout le monde ?).
Pour Facebook, cette présentation des liens partagés par des pages induit en erreur les utilisateurs de son réseau :
« Quatre-vingts pour cent des utilisateurs que nous avons interrogés ont indiqué qu’ils préféraient être confrontés à des titres d’articles qui les aidaient à déterminer s’ils avaient envie de lire le lire ou non avant de cliquer. »
En clair : Facebook en a marre des devinettes et des messages racoleurs postés par des pages « qui ne donnent pas assez d’informations sur ce que vous allez voir en cliquant sur le lien ».
Ce type de messages étant néanmoins très populaires (beaucoup de personnes ayant envie d’avoir la réponse aux devinettes), ils figurent parmi ceux qui remontent le plus sur la page d’accueil lorsque vous vous connectez à Facebook, dont le flux d’actualité présente en priorité les publications les plus cliquées par vos amis ou les autres fans des pages que vous aimez.
LE TEMPS PASSÉ À LIRE L’ARTICLE PRIS EN COMPTE
Pour lutter contre ce phénomène, Facebook va réduire la visiblité des messages qu’il considère comme « pièges à clics » selon plusieurs critères. En premier lieu, le temps passé par un utilisateur de Facebook sur le lien proposé par une page : « S’il revient tout de suite sur Facebook après avoir cliqué, cela suggère qu’il n’a pas trouvé ce qu’il voulait [sur cette page] », justifie le réseau social.
Facebook va également prendre en compte les actions des utilisateurs (« J’aime », commentaires…) après avoir cliqué sur le lien, considérant que si beaucoup de monde clique sur une publication, sans pour autant indiquer par la suite l’aimer ou la partager à ses amis, sa qualité n’est pas suffisante. Enfin, Facebook annonce qu’il va davantage mettre en avant les messages proposant directement des liens, plutôt que des photos proposant une légende contenant des URL d’articles en légendes.
Dans son communiqué, le réseau social précise que les pages qui persistent à avoir ce genre de pratiques seront affectées par cette nouvelle politique « dans les prochains mois ».
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