Editorial écrit par Africanewsquick
Au Pdci, le silence et le calme cachent bien parfois des réalités non historiques. Ils ne signifient pas forcément que tout va bien dans le meilleur des mondes possibles.
Ils signifient parfois que rien ne va et que la marmite boue, même si de vigilants soldats veillent à ce que le couvercle ne saute pas.
Quand le « soldat perdu » Kouadio Konan Bertin lance ses torpilles en direction des roupilleurs, il est vite traité d’agent en service pour un poltron encagoulé.
Il n’empêche, la réalité, au-delà des artifices, est que le feu couve sous les cendres du foyer du vieux parti.
Il n’y a pas longtemps, les militants du vieux parti avaient découvert que le cure de jouvence offerte aux locaux de leur parti avait coûté la bagatelle de près de 150 millions de Fcfa, offert, paraît-il, par un généreux donateur logé au Plateau. Y a-t-il eu un appel d’offres? Quelle question ! Et que fait-on des bonnes vieilles méthodes de « dépenses non ordonnancées », ces bon vieux « deno » si en vogue du temps de Bédié et de ses milliers de Clubs de soutien ?
Mais voilà, les temps changeant, certains militants ont de moins en moins envie de voir les vieilles traditions continuer de rythmer la vie de leur parti dont le thème phare au dernier congrès était le « rajeunissement »: «On ne peut plus aller prendre des informations et des renseignements sur la vie de notre parti, ni se retrouver là-bas pour échanger sur des sujets d’actualité. La Maison du parti est devenue comme un véritable bunker.» Se lamentent quelques mécontents interrogés par « L’Eléphant ». Et, leur rage est d’autant plus grande qu’ils ne savent pas qui est l’égérie qui a pondu ces mesures draconiennes. «Qui en a décidé ainsi?»
«L’Eléphant» s’est laissé dire aussi que les fidèles militants, du moins ceux qui nourrissent encore d’hypothétiques illusions quant à une candidature du Pdci à la prochaine élection présidentielle, ne comprennent rien au mécanisme des cotisations qui sont instaurées, quand on a besoin qu’ils mettent la main à la poche, sans pour autant ouvrir la bouche pour poser des questions que personne ne veut écouter : «Pour l’argent, là on a besoin de nous… On nous demande de payer nos cotisations, mais on ne nous dit jamais où va cet argent…» Payez et prenez de la peine, c’est le parti qui s’en portera mieux, quand le candidat du Rhdp aura fini ses deux mandats.
Autre joyeuserie en ce moment au Pdci, ce sont les misères faites à la discipline instaurée par les textes. Tels que les articles 3 ; 9 ; 10… des statuts: «Est Militant du PDCI, tout citoyen qui adhère aux présents statuts, s’engage à militer au sein des organes du Parti et s’acquitte de son droit d’adhésion et de ses cotisations… Article 9 : Les militants sont tenus de s’acquitter régulièrement de leur cotisation annuelle. Article 10 : Les militants sont tenus de montrer l’exemple dans leur comportement civique, social et professionnel.» Et afin que nul n’en ignore, au titre de la discipline, il a été prévu cet autre bel article: «Article 88 : Tout manquement des militants à leurs obligations est sanctionné par des mesures disciplinaires. Sont considérées comme fautes : -L’inobservation des obligations prévues aux articles 8, 9 et 10 des présents statuts ; -Les atteintes à l’unité du Parti…»
Mais comme chacun le sait, c’est au quotidien et au clairon, que des barons du parti, y compris des vice-présidents, s’asseyent sur ces textes avec leur histoire de candidature unique, là où le Congrès a ordonné la désignation, au cours d’une convention qui risque de ne jamais avoir lieu, un candidat pour l’élection présidentielle. Mais c’est vrai, au Pdci, les résolutions du Congrès, c’est fait pour les hommes et les hommes ont le don de ne pas tenir compte de ce qui ne les arrange pas sur le terrain. Belle philosophie!
Et que dire des cotisations annuelles? Les secrétaires de section, généralement des chômeurs de longue carrière, doivent soulager leur poche de 5.000 FCFA; les membres du Grand Conseil eux, doivent se débarrasser de 50.000 FCFA; les membres du Bureau Politique doivent cracher 500.000 FCFA au bassinet et les ministres, seulement 1 million FCFA. Avec tout ce qu’ils coûtent aux Ivoiriens, ce n’est vraiment pas cher payé pour eux. Surtout qu’en plus de cela, tous les Ivoiriens cotisent 800 millions pour ces partis politiques dit significatifs. Avec le retour sur investissement qu’ils nous servent, on est chaque fois tenté de se cogner la tête contre un mur.
Terminons cette petite balade dans la maison du Pdci avec la dernière publication des membres des instances du parti dans les colonnes de «Le Nouveau Réveil», qui était accompagnée d’un petit message. D’abord en Co-Une: «Restructuration des structures de PDCI-RDA. Voici les 810 membres des Grands Conseils Régionaux. Ils doivent s’acquitter de leur cotisation avant l’élection des secrétaires généraux.»
Et à l’intérieur: «Mesdames et messieurs les anciens membres du Grand Conseil à jour des cotisations des années 2010, 2011, 2012 et 2013 et non cooptés au Bureau Politique ni au Comité des Sages ainsi que les membres des Commissions Techniques Nationales, membres des Instances du Parti, sont autorisés par le Président du Parti, à s’acquitter de leur cotisation pour l’année 2014, en qualité de membres du Grand Conseil Régional.» («Le Nouveau Réveil»,18/6/14) Ce sont 1149 membres pour le Grand Conseil et 810 pour les Commissions techniques.
Si avec tout cet argent, le Pdci n’a pas de candidat à la prochaine élection présidentielle…
Antoine EDO
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